««« amou­reuse ou amante »»»

« amante » dans :
Nostre­dame
1606
~ [Pensons un peu…

~#~














 

Amoureuse ou Amante. Belle, rusée, las­cive, va­riable, sotte, dédai­gneuse, sadi­nette, folâtre, jolie, gail­larde, cour­ti­sane, pipe­resse, joyeuse, affé­tée, gen­tille, plai­sante, ja­louse, mi­gnonne, propre, gente, frisque, go­di­nette, blanche, polie, ver­meille, parée, miste, popine, gor­rière, su­crée, pom­peuse, dis­so­lue, atou­rée, cointe, brave, far­dée, cour­toise, pim­pante, atti­fée, jeune, mi­gnotte, infi­dèle, mus­quée.

Ce sont à mon juge­ment les mieux conve­nables épi­thètes qu’on puisse don­ner à ces folles amou­reuses, jaçoit que de la plus grande par­tie nos amou­reux tran­sis n’aient accou­tu­mé d’user en leurs écrits, prin­ci­pa­le­ment vers celles dont ils espèrent obte­nir quel­que faveur, les­quelles ils appellent

Déesses, an­ge­lettes, di­vines, cé­lestes, saintes, sa­crées, reines, prin­cesses, dames, maî­tresses, com­pagnes des dieux, chefs-d’œuvre de na­ture, douces geô­lières, petites colom­belles, tourtres, leur tout, bien, heur, vie, âme ou âme­lette, cœur, œil ou œil­let, bouche, sang, amour, repos, san­té, espoir ou espé­rance, dou­ceur, plai­sir, attente, souhait, connais­sance, accueil, objet, émoi, liesse, es­prit, appui, sou­las, ébat, suf­fi­sance, but, ris, dé­sir, pen­sée, sou­ci, bon­té sou­ve­raine, en­té­lé­chie, c.-à-d. per­fec­tion, so­leil, lu­mière, clar­té, Muse, Cha­rite, dé­lices, moi­tié, foi, pro­messe, cha­leur, flamme, dia­mant, perle ou per­lette, miel, sucre, prin­temps, fleur, rose, lis, baume, vio­lette.

Et quand ils veulent expri­mer les contraires pas­sions d’amour, ils usent de ces mots :

Douce-con­traire, douce-enne­mie, douce-guer­rière, douce-amère, douce-fière, douce-rebelle, douce-inhu­maine, aigre-douce, belle-rebelle, humble-fière.

Mais si madame l’Amou­reuse connais­sant pos­sible le maigre pro­fit qu’on peut tirer de telles per­sonnes, de qui la mon­naie est ordi­nai­re­ment en papier, fait la sourde oreille à leurs requêtes, elle sera lors nom­mée

Ingrate, cruelle, obs­ti­née, auda­cieuse, dure, indo­cile, ou­tre­cui­dée, enne­mie, sotte, gla­cée, in­cons­tante, esprit de roche, âme faite de fer, rebelle, inexo­rable, guer­rière, fa­rouche, rude, froide, pil­larde, jouet à vent, orgueil­leuse, vo­lage, inhu­maine, opi­niâtre, morne, lente, meur­trière, im­pi­teuse ou im­pi­toyable, mau­vaise, fâ­cheuse.

Maurice de LA PORTE, Les Épithètes, 1571,
ff. 14v°-15v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_35_37]
(texte modernisé).


 

«««  #  »»»

Amoureuse ou Amante. Belle, ru­see, las­ciue, va­riable, sote, des­dai­gneuse, sa­di­nete, fo­lastre, io­lie, gail­larde, cour­ti­sane, pi­pe­resse, ioïeuse, affe­ttee, gen­tille, plai­sante, ia­louse, mi­gnonne, propre, gente, frisque, go­di­nette, blanche, po­lie, ver­meille, pa­ree, miste, po­pine, gor­riere, suc­cree, pom­peuse, dis­so­luë, atou­ree, cointe, braue, far­dee, cour­toise, pim­pante, atti­fee, ieune, mi­gnote, in­fi­dele, mus­quee.

Ce sont à mon iuge­ment les mieux conue­nables epi­thetes qu’on puisse don­ner à ces foles amou­reuses, iaçoit que de la plusgrande par­tie noz amou­reus tran­sis n’aient accous­tu­mé d’vser en leurs escrits, prin­ci­pa­le­ment vers celles dont ils esperent obte­nir quelque faueur, les­quelles ils appelent

Deesses, ange­lettes, di­uines, ce­lestes, sainctes, sacrees, roines, prin­cesses, dames, mais­tresses, com­pagnes des dieux, chef-d’œuures de na­ture, douces io­lieres, petites colom­belles, tourtres, leur tout, bien, heur, vie, ame ou ame­lette, cueur, œil ou œil­let, bouche, sang, amour, re­pos, san­té, espoir ou es­pe­rance, dou­ceur, plai­sir, attente, souhait, connois­sance, accueil, obiect, esmoi, liesse, es­prit, appui, sou­las, esbat, suf­fi­sance, but, ris, de­sir, pen­see, sou­ci, bon­té sou­ue­raine, en­te­le­chie, i. per­fec­tion, so­leil, lu­miere, clar­té, muse, cha­rite, de­lices, moic­tié, foi, pro­messe, cha­leur, flamme, dia­mant, perle ou per­lette, miel, succre, prin­temps, fleur, rose, lis, basme, vio­lette.

Et quand ils veulent expri­mer les contraires pas­sions d’amour, ils vsent de ces mots,

Douce-contraire, douce-enne­mie, douce-guer­riere, douce-amere, douce-fiere, douce-re­belle, douce-inhu­maine, aigre-douce, belle-rebelle, humble-fiere:

Mais si madame l’Amou­reuse connois­sant pos­sible le maigre pro­fit qu’on peut tirer de telles per­sonnes, de qui la mon­noie est ordi­nai­re­ment en papier, fait la sourde oreille à leurs requestes, elle sera lors nom­mee,

Ingrate, cruelle, obs­ti­nee, au­da­cieuse, dure, indo­cile, ou­tre­cui­dee, enne­mie, sote, gla­cee, in­cons­tante, esprit de roche, ame faite de fer, re­belle, inexo­rable, guer­riere, fa­rouche, rude, froide, pil­larde, iouet a vent, orgueil­leuse, vo­lage, inhu­maine, opi­niastre, morne, lente, meur­driere, im­pi­teuse ou im­pi­toiable, mau­uaise, fa­cheuse.

Maurice de LA PORTE, Les Epithetes, 1571,
ff. 14v°-15v° [Gallica, NUMM-50715, PDF_35_37]
(texte original).