[TRADUCTIONS DES POÈTES ITALIENS]
Vasquin Philieul était plus excusable [1]. Cet Auteur, né à Carpentras, avait toujours vécu loin du centre de la politesse et du bon goût. Aussi ne se loue-t-il pas plus qu’il ne doit, lorsqu’il dit dans son Épître dédicatoire à la Reine Catherine de Médicis à qui il adressa sa traduction en vers des Sonnets, Chansons et Triomphes de Pétrarque, qu’il n’avait,
Ni digne engin, ni pouvoir, ni science.
Il a divisé sa traduction en quatre livres, qu’il lui a plu d’intituler, Livres de Laure d’Avignon, quoique cette fille ne soit pas l’objet de toutes ces pièces. Dans le premier livre sont tous les Sonnets et Chants où le Poète se livre à son affection pour Laure, exprime les sentiments qu’elle avait fait naître dans son cœur, et vante les perfections qu’il trouvait, ou croyait trouver en elle ; car,
Ce qu’on aime, est toujours d’une beauté divine. [2]
Les regrets du Poète sur la mort de Laure forment le second livre. Le troisième contient des Sonnets et des Chants sur divers sujets ; et les six Triomphes composent le quatrième. La mesure de vers la plus ordinaire dont Philieul se sert dans les deux premiers livres, est celle des vers de dix syllabes. Il varie davantage dans le troisième ; on y trouve des vers de six, de huit et de dix syllabes, et quelquefois des vers héroïques. Les six Triomphes sont en vers de dix syllabes.
[…]
L’abbé GOUJET,
Bibliothèque française,
ou Histoire de la Littérature française,
tome VII, 1744, pp. 318-320
[Gallica, NUMM-50650, PDF_378_380]
(texte modernisé).
Notes
[1]
L’abbé Goujet, dans le paragraphe
précédent consacré
à la traduction de 70 sonnets de
Pétrarque par Du Tronchet,
écrivait à propos de Du
Tronchet :
« il semble que
l’on aurait dû attendre plus de
pureté dans le langage, plus de
délicatesse dans le style, d’un
Écrivain que ses emplois avaient mis à
portée de fréquenter
les Grands ».
[2]
Note de l’abbé Goujet :
« Ésope
au Parnasse par M. Pesselier,
Sc. VII. »
Les dames créent les beaux chants amoureux dedans les cerveaux de leurs servants.
Liens
Études
* On peut lire en ligne une notice du catalogue du fonds de la fondation Barbier-Mueller décrivant l’édition de 1555 de la traduction de Toutes les Œuvres vulgaires de Pétrarque par Vasquin Philieul.
Liens valides au 04/06/24.
En ligne le 15/12/04.
Dernière révision le 04/06/24.