Traductions et imitations de
Mille fïate...
Le Préambule des innombrables
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Textes
modernisés

Traductions
# Philieul
1555
# Du Tronchet
1595
# Maldeghem
1606
Imitations
~ Grévin
1560






























Rime di Francesco Petrarca, Venise, 1550,
BnF Gallica, N0070451_PDF_34
 

M I L L E fiate o dolce mia guerrera,
   Per hauer co begliocchi uostri pace;
   V’haggio proferto il cuor, m’a uoi non piace
   Mirar si basso con la niente ltera:
E se di lui forse altra donna spera;
   Viue in speranza debile, e fallace .
   Mio ; perche sdegno cio ch’a uoi dispiace ;
   Esser non po giamai cosi, com’era.
Hor s’io lo scaccio, & e non troua in uoi
   Ne l’exilio infelice alcun soccorso,
   Ne la star sol, ne gire ou’altri il chiamas;
Porria smarrire il suo natural corso:
   Che graue colpa fia d’ambeduo noi;
   E tanto piu di uoi, quanto piu u’ama.
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Canzoniere, 21 : Mille fïate, o dolce mia guerrera...
1555 [1548] - Vasquin PHILIEUL, Toutes les Œuvres vul- gaires de Pétrarque, I, p. 23, sonnet 21, traduction.
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[««« Philieul »»»]

    Jà mille fois, douce mienne guerrière,
Pour avoir paix, j’ai osé hasarder
De vous offrir mon cœur : mais l’âme fière
En si bas lieu ne daigne regarder.
    Si autre dame en lui voulait fonder
Quelque espérance, en vain prendrait émoi :
Plus, quant à moi, je ne le veux garder,
Car ce qu’à vous est fâcheux, l’est à moi.
    Si donc de tous est ainsi déchassé,
Et si d’exil ne trouve en vous secours,
(Ne seul peut être, & tout autre a laissé)
    Il pourrait bien perdre son propre cours :
Ce que serait un trop grand péché nôtre,
Et d’autant plus de vous, vu qu’il est vôtre.
»» texte original ««« ~#~ »»»
ARGUMENT selon Philieul : Parle toujours à sa dame, qui était de naturel assez mélancolique, comme sont communément belles Damoiselles, qui ont trop grand esprit : ainsi notre pauvre patient pense qu’elle soit ennuyée de lui, ou pour lui.














Canzoniere, 21Mille fïate, o dolce mia guerrera...
1595 [1575] - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, p. 244, sonnet 21, traduction.
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[««« Du Tronchet »»»]

MIllefois pour avoir, ô ma douce guerriere,
Paix avec voz beaux yeux, à vostre obeissance
J’ay mon cœur presenté, mais si haute excellence
[N]e veut si bas mander sa pensee trop fiere.
    Et aussi si quelque autre y esperoit legere
Et trompeuse seroit toute son esperance:
Car desdaignant tout ce qui vous est de nuisance,
Estre sien il ne peut comme à l’heure premiere.
    Or si je l’abandonne & de vous nullement
Il n’a en son exil quelque soulagement
A autruy il ne peut estre ni à soymesme.
    Dont son cours naturel prendra desvoyement,
Et vous & moy la coulpe en aurons seulement,
Mais tant plus grande vous quand de plus il vous aime.

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Canzoniere, 21Mille fïate, o dolce mia guerrera...
1606 [1600] - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, pp. 37-38, sonnet 19, traduction.
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[««« Maldeghem »»»]

    J’ay mille fois le cœur te presenté pour grace
(O ma douce guerriere) & ma paix obtenir,
Avecque tes beaux yeux, mais à toy convenir
Il ne semble, si bas que ton fier œil, s’attache.
    Et si (peut estre) en luy dame autre espere place,
Elle ne fait qu’en vain d’espoir s’entretenir:
Il ne peut comme ja mien estre à l’advenir,
Car ce qui ne te plait, cela ausi me fache.
    Si je le chasse, & qu’il ne trouve aucun secours
A toy en son exil, ny scait estre tousjours
Seul, ny se transporter ou quelque autre le mande,
    Sa nature pourroit faillir du chemin droit,
Dont trop de coulpe à toy & à moy on donroit,
Et plus à toy vers qui il porte amour si grande.
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Il dit aux quatre premiers vers, qu’il a offert à M[adame] L[aure] mille fois son cœur pour avoir paix, mais qu’elle l’a desdaigné; aux autres il dit, qu’il ne peut estre à autre qu’à elle; puis il dit, si son cœur enchassé, en son exil ne trouve secours d’elle, & ne peut estre ailleurs, qu’il pourroit venir à faillir à la vie, ce qui seroit grande faute pour elle, & pour luy, mais plus pour elle. ««« ~#~ »»»














Canzoniere, 21Mille fïate, o dolce mia guerrera...
1560 - Jacques GRÉVIN, L’Olimpe, Les Jeux Olimpiques, Olimpiens, p. 77, strophe 1, imitation.
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[««« Grévin »»»]

BIEN mille fois, ô ma douce Guerriere,
    J’ay hazardé mon esprit & mon cueur,
    Pour en mon nom vous faire la priere
    Telle que doit un pauvre serviteur:
Mais estonné de la douce fureur
    De qui souvent j’avoy’ receu la flamme,
    Las! je perdoy & mon cueur & mon ame
Insuffisans d’aborder la grandeur
    Et la beauté d’une si belle Dame.

    [...]

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