Francesco PETRARCA (1304-1374)
Lyon, Jean de Tournes, 1545, pp. 186-187 [←Gallica].

In nobil sangue vita humile, e queta,
Et in alto intelletto vn puro core,
Frutto senile in sul giouenil fiore,
En aspetto pensoso anima lieta,

Raccolto han questa donna il suo Pianeta,
Anzil Re de le Stelle, el vero honore,
Le degne lode, el gran pregio, el valore,
Chè da stancar ogni diuin Poeta.

Amor sè in lei con honestate aggiunto,
Con beltà naturale habito adorno,
Et vn atto, che parla con silentio,

E non sò che ne gliocchi, chen vn punto
Può far chiara la notte, oscuro il giorno,
El Mel amaro, & addolcir lAssentio.

Tragédie de Pharaon, Sonnets sur son Angélique,
Paris, Nicolas Bonfons, 1576, f° H5r° [←Gallica].

En noble sang, humilité doucette,
En beauté grande, un honnête maintien,
Humble douceur, avecques un grand bien,
En bon Esprit une voix Angelette.

En neige blanche, une Rose rougette,
En un beau front un Marbre Parien,
En filet dor un blondissant lien,
En deux Corails la bouche vermeillette.

En deux beaux rangs Perles orientales,
En deux beaux yeux deux lumières égales,
En deux beaux lis deux blanchissantes mains.

En une grâce, une sainte beauté,
En un honneur, une grand chasteté :
Désenaigrit mes ennuis inhumains.

Gramont, Une vie simple… (1842)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CLXXIX, p. 149 [←Gallica].

tous les dons de l’âme et du corps réunis dans sa dame.

Une vie simple et mo­deste avec un noble sang, et un cœur pur avec une haute intel­li­gence ; les fruits de l’âge unis aux fleurs de la jeu­nesse, et la gaie­té de l’âme sous un aspect pen­sif ;

Voilà ce qu’a ras­semblé en cette dame son étoile ou plu­tôt le roi des astres, en y joi­gnant le véri­table hon­neur, les éloges méri­tés, et la haute répu­ta­tion, et ce mé­rite qui pour­rait acca­bler le plus di­vin poète.

Amour chez elle s’est ren­con­tré avec l’hon­nê­te­té, comme les orne­ments exté­rieurs avec la beau­té natu­relle, et les actions par­lantes avec le si­lence ;

Et ce je ne sais quoi qui brille en ses yeux, et qui peut en un ins­tant éclair­cir la nuit et obs­cur­cir le jour, et rendre le miel amer et adou­cir l’ab­sinthe.

























Tragédie de Pharaon, Sonnets sur son Angélique,
Paris, Nicolas Bonfons, 1576, f° H5r° [←Gallica].

En noble sang, humilité doucette,
En beauté grande, un honnête maintien,
Humble douceur, avecques un grand bien,
En bon Esprit une voix Angelette.

En neige blanche, une Rose rougette,
En un beau front un Marbre Parien,
En filet dor un blondissant lien,
En deux Corails la bouche vermeillette.

En deux beaux rangs Perles orientales,
En deux beaux yeux deux lumières égales,
En deux beaux lis deux blanchissantes mains.

En une grâce, une sainte beauté,
En un honneur, une grand chasteté :
Désenaigrit mes ennuis inhumains.

Gramont, Une vie simple… (1842)   ↓   ↑   ⇑  o
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CLXXIX, p. 149 [←Gallica].

tous les dons de l’âme et du corps réunis dans sa dame.

Une vie simple et mo­deste avec un noble sang, et un cœur pur avec une haute intel­li­gence ; les fruits de l’âge unis aux fleurs de la jeu­nesse, et la gaie­té de l’âme sous un aspect pen­sif ;

Voilà ce qu’a ras­semblé en cette dame son étoile ou plu­tôt le roi des astres, en y joi­gnant le véri­table hon­neur, les éloges méri­tés, et la haute répu­ta­tion, et ce mé­rite qui pour­rait acca­bler le plus di­vin poète.

Amour chez elle s’est ren­con­tré avec l’hon­nê­te­té, comme les orne­ments exté­rieurs avec la beau­té natu­relle, et les actions par­lantes avec le si­lence ;

Et ce je ne sais quoi qui brille en ses yeux, et qui peut en un ins­tant éclair­cir la nuit et obs­cur­cir le jour, et rendre le miel amer et adou­cir l’ab­sinthe.

























textes modernisés
[R]

 

En ligne le 12/12/24.
Dernière révision le 12/12/24.