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Quand les
soupirs à vous nommer je dresse,
Le nom, qu'au cœur amour m'a d'alliance
Mis en écrit, Laudando s'y avance
Au premier son plein d'honneur et liesse.
Puis votre état Royal ma langue presse,
Et enhardit : Mais me fait répugnance
La fin, qui dit : Ah tais toi, car puissance
N'as d'honorer si louable Princesse.
Ainsi Laudare, à vous louer enseigne
La même voix : ja soit qu'on
vous réclame
La fleur d'honneur, dont Apollo se daigne.
Excepté ja que lui ne veuille qu'âme
Touche en écrit sa branche précieuse,
Ou d'en parler soit si présomptueuse.
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»» texte original
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ARGUMENT selon
Philieul : Ici est le nom de madame Laure, soit en Français, ou
en Italien, compris dans ce mot, laudare.
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QUand
à vous exalter se meuvent tous mes sens,
Du nom qu'amour a mis en mon cœur par impresse :
« Lau » première syllabe à vous louer me
presse.
Par le ton gracieux de ses premiers accents.
Puis « Ré » fait
révérence où après je descends
De mon dessein superbe en redoublant l'adresse,
Mais « Ta » taire me fait, et dit par fin expresse :
À Homère cela non à toi je consens.
Ainsi à vous louer par un nom si louable
Et à vous honorer de titre convenable
Votre nom en ses traits me donne la cautèle.
Mais Apollon jaloux n'a (peut-être) agréable
Que ses rameaux sacrés de verdeur perdurable
Soient profanés du son d'une langue mortelle.
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Quand
vous nommer du nom entre soupirs je tente,
Lequel amour au cœur m'a de sa plume écrit,
L'AUgure de son los par le son est prédit.
Car des accents premiers la douceur le nous chante.
Puis votre état RÉal me rencontrant augmente
À tant haute entreprise en moi l'art et l'esprit :
Mais la fin dit TA force à tel faix ne suffit,
Et tes épaules n'ont la roideur y duisante.
Ainsi la seule voix louer et respecter
Enseigne, en cas qu'aucun vienne se présenter,
Qui vous (ô d'honneur digne et de tout respect) nomme.
Ne fait que d'a----e Apollon d-ment [vers en partie illisible]
Jusque de son feuillage en tout temps verdoyant,
La langue ose parler d'un non immortel homme.
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»» texte original
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COMMENTAIRE DE
MALDEGHEM : Or il écrit le nom de
sa dame, lequel était Laureta, puis de lui appelé Laura,
& dit qu'encore ce nom montre combien elle est digne de louange,
pource
que la première syllabe est Lau, ce que signifie laude,
la seconde Re, ce que signifie chose réale,
la troisième Ta, ce que veut dire [---], de manière qu'au
même nom se voit, Los, Majesté, &
Révérence,
quand on l'appelle : & aux trois derniers vers, il touche la fable
de
Daphné, dont s'énamourait Apollon, laquelle convertie en
laurier,
il allait toujours couronné d'icelui dont il use d'allusion sur
le
nom de madame Laure. Lequel Apollon, il dit par aventure se pouvoir
dédaigner,
qu'aucun mortel voudrait parler des choses divines, comme était
Madame
Laure aimée de lui.
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