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S
C
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On animali al mondo de si
altera
vista chencontral sol pur si difende
altri pero chel gran lume glioffende
non escon fuor se non verso lasera
& altri col desio folle che spera
gioir forse nel foco perche splende
provan laltra vertu quella chencende
lasso el mio loco en questa ultima schera
hi non son forte ad aspectar la luce
di questa donna & non so fare schermi
di luochi tenebrosi o dore tarde
pero con gliocchi lagrimosi en fermi
mio destino a vederla mi conduce
& so ben chi vo dietro a quel che marde
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Maintz animaulx
ont la veue si forte,
Qu'elle est au droit du soleil
asseurée:
D'aultres craignans sa lumiere honnorée,
Jusques au soyr ne sortent de leur porte.
D'aultres qu'au feu un fol desir
transporte,
Cuidans jouyr de la clarté
dorée,
Ou mettent fin à leur vie essorée:
Las en ce reng je meurs de
mesme sorte.
Car je suis foible à voir mon excellente,
Et seule dame, & ne scay me defendre
De lieu obscur, ou d'heure tarde & lente.
Pourtant avec veue plainctive et tendre,
De ne le voir mon destin me recule,
Et scay que vais apres ce qui me brusle. |
ARGUMENT selon
Philieul : Voulant Petrarque, selon sa coustume, en esté aller
d'Avignon à Vaulcluse philosopher: &
encores qu'il fust heure tarde, allant prendre congé de sa
dame, fit ce Sonnet. |
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ON voit des animaux si
hautement induicts
Que contre le soleil leurs yeux
font resistance,
Autres qui redoutans du soleil l'excellence
N'osent sortir dehors qu'aux vespres et aux nuicts.
Autres du vain desir de la clarté
seduits
Esperans de ce feu (peut estre)
jouissance,
Cherchent de la vertu qui brusle
experience
Las mes sens en ce tiers regiment sont reduits.
Car fort assez ne suis pour veoir & soustenir
La clarté
de Madame, & ne me puis tenir
En lieu obscur ny là, qu'il soit tard je ne cherche.
Donc mes yeux ne pouvans
leurs larmes
retenir
Ny aussi mon destin de la veoir
contenir,
Pres de ce qui me brusle je scay bien que je marche. |
On a corrigé la
graphie dans deux vers :
- vers 3 : "Autres que redoutant..."
- vers 9 : "Car fort assez me suis..."
Il manque d'autre
part une ponctuation à la fin du vers 7.
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On voit des
animaux au monde, qui la veuë
Si fiere ont, qu'elle attente à vaincre le Soleil:
Autres, ausquels defaut un naturel pareil,
Le craignants sur le soir commencent leur issue.
Autres d'un fol desir suivant par
l'incognue
Voie, esperant jouir du feu comm' du Soleil,
Sentent un autre effect, qui leur cause un sommeil
Mortel, avec ceux la simple, helas, je me tue.
Car je n'ay pas la force a souffrir la clarté
De ceste dame, & moins ay-je l'habilité,
Pour m'aider de la mort, ou d'une
obscure grotte.
Car avec l'œil debile & rouge de pleurer,
Je me sens pour la voir de mon destin mener,
Et apres ce qui m'ard, je scay bien que je trotte. |
COMMENTAIRE
DE
MALDEGHEM : Le Poëte allegue icy trois especes
d'animaux, mais il dit, qu'il resemble seulement à la
troisiesme, qui est celle qui se pense jouër de la clarté
de la chandelle, & elle s'y consume & se tue, comme luy qui ne
peut regarder la grande lumiere de M[adame] L[aure] ne se
defendre, qu'elle ne luy soit à toute heure au devant,
& qu'il est forcé de l'aller voir, & s'y consumer &
ardre, comme ces derniers animaux susdits se consument en la chandelle. |
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