Lyon, Jean de Tournes, 1545, pp. 204-205 [←Gallica].

Laura, chel verde Lauro, e laureo crine
Soauemente sospirando muoue,
Fa con sue viste leggiadrette, e nuoue
Lanime da lor corpi pellegrine.

Candida Rosa nata in dure spine:
Quando fia, chi sua pari al mondo troue?
Gloria di nostra etate. O viuo Gioue,
Manda prego il mio in prima, chel suo fine:

Si chio non veggia il gran publico danno,
El Mondo rimaner senzal suo Sole,
Ne gliocchi miei, che luce altra non hanno,

Ne lalma, che pensar daltro non vole,
Ne lorecchie, chudir altro non sanno
Senza lhoneste sue dolci parole.

Avignon, B. Bonhomme, 1555, I, LXXIII, p. 81-82 [←Gallica].

Quand Laure fait doucement émouvoir
Ce vert Laurier, et ses cheveux dorés,
Lors mes esprits vagues et essorés
Sortent de moi pour un grand cas savoir.

Pourras-tu onc, ô noble fleur, avoir
Pareille au monde, et autant dhonorer ?
Vrai roi des rois, que devons adorer,
Fais-moi ma fin plutôt que delle voir.

Que je ne voie un tel mal non-pareil,
Ni demeurer ce monde sans Soleil,
Ni mes deux yeux sans lunique clarté.

Quautre ne peut mon âme réjouir,
Ni mon oreille autre voix peut ouïr,
Que les beaux dits de la même beauté.

Gramont, L’aure dont l’ha­leine… (1842)   ↓   ↑   ⇑  →t.o.
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CCVIII, p. 166 [←Gallica].

il prie le ciel de le faire mourir avant sa dame.

L’aure dont l’ha­leine dé­li­cieuse agite le vert Lau­rier et l’or de la belle che­ve­lure, fait, par ses jeux gra­cieux et nou­veaux, émi­grer les âmes de leurs corps.

C’est une rose can­dide éclose par­mi de cruelles épines ! Quand trou­vera-t-on sa pa­reille en ce monde ? C’est la gloire de notre âge ! Ô vi­vant Ju­pi­ter, je t’en sup­plie, ordonne mon tré­pas avant le sien ;

Afin que je ne voie pas cette grande et pu­blique ca­la­mi­té, et le monde pri­vé de son so­leil, ain­si que mes yeux qui n’ont pas d’autre lu­mière ;

Et mon âme, qui re­pousse toute autre pen­sée, et mes oreilles qui ne savent écou­ter que ses chastes et douces pa­roles.

























Avignon, B. Bonhomme, 1555, I, LXXIII, p. 81-82 [←Gallica].

Quand Laure fait doucement émouvoir
Ce vert Laurier, et ses cheveux dorés,
Lors mes esprits vagues et essorés
Sortent de moi pour un grand cas savoir.

Pourras-tu onc, ô noble fleur, avoir
Pareille au monde, et autant dhonorer ?
Vrai roi des rois, que devons adorer,
Fais-moi ma fin plutôt que delle voir.

Que je ne voie un tel mal non-pareil,
Ni demeurer ce monde sans Soleil,
Ni mes deux yeux sans lunique clarté.

Quautre ne peut mon âme réjouir,
Ni mon oreille autre voix peut ouïr,
Que les beaux dits de la même beauté.

Gramont, L’aure dont l’ha­leine… (1842)   ↓   ↑   ⇑  o
Poésies de Pétrarque, « Du vivant de Laure »,
Paris, Paul Masgana, 1842, sonnet CCVIII, p. 166 [←Gallica].

il prie le ciel de le faire mourir avant sa dame.

L’aure dont l’ha­leine dé­li­cieuse agite le vert Lau­rier et l’or de la belle che­ve­lure, fait, par ses jeux gra­cieux et nou­veaux, émi­grer les âmes de leurs corps.

C’est une rose can­dide éclose par­mi de cruelles épines ! Quand trou­vera-t-on sa pa­reille en ce monde ? C’est la gloire de notre âge ! Ô vi­vant Ju­pi­ter, je t’en sup­plie, ordonne mon tré­pas avant le sien ;

Afin que je ne voie pas cette grande et pu­blique ca­la­mi­té, et le monde pri­vé de son so­leil, ain­si que mes yeux qui n’ont pas d’autre lu­mière ;

Et mon âme, qui re­pousse toute autre pen­sée, et mes oreilles qui ne savent écou­ter que ses chastes et douces pa­roles.

























textes modernisés
[R]

 

En ligne le 13/05/24.
Dernière révision le 07/02/25.