Traductions et imitations de
Quando 'l pianeta...
Le Préambule des innombrables
««« Canzoniere»»»































Textes modernisés


TRADUCTIONS
IMITATIONS
1548, Philieul, traduction.
1575, Du Tronchet, traduction.
1600, Maldeghem, traduction.
1551, Tyard, imitation.

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Canzoniere, 9 : Quando 'l pianeta che distingue l'ore...
1555 (1548) - Vasquin PHILIEUL, Toutes les Œuvres vul- gaires de Pétrarque, livre I, sonnet 7, pp. 12-13, traduction.
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[««« Philieul »»»]

    Quand le Soleil monte sur le Taureau,
Et que voyons primevère entamée,
Vertu descend de la corne enflammée,
Qui vêt le monde en teint vert et nouveau.
    Ne seulement le dehors il fait beau,
Y produisant fruits, herbes et ramée :
Mais le dedans en prend inestimée
Fécondité, quoiqu'onc ne voit son fleau.
    Et ainsi cette, étant entre autres dames
Un clair soleil, quand jette en moi ses flammes
Par les rayons des yeux, dont me soutient.
    Crée d'amours pensées d'efficace,
Et faits et dits : mais comment qu'elle en fasse,
Ce beau printemps pour moi jamais ne vient.
»» texte original ««« ~#~ »»»
ARGUMENT selon Philieul : Les dames créent les beaux chants amoureux dedans les cerveaux de leurs servants.









Canzoniere, 9 : Quando 'l pianeta che distingue l'ore...
1554 (1551) - Pontus de TYARD, Continuation des Erreurs amoureuses, f°59 r°, imitation. [pleine page]
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[««« Tyard »»»]

    Qui voit (Phébus sur le Taureau monté)
Le blanc, l'azur, le vert, dont Flora dore,
Les prés herbus, peut penser voir encore,
Le gai printemps de sa douce beauté.
    Nombrant les rais, desquels au temps d'été,
Diversement l’arc-en-ciel se colore,
L'infinité des grâces, que j'adore,
Il peut nombrer en un compte arrêté.
    Et qui pourra les Atomes comprendre
Du grand espace, auquel l'on voit étendre,
De l'œil du Ciel la lumineuse flamme :
    Celui, possible, aussi pourra connaître,
Dedans mon cœur combien grande peut être,
L'affection, que je porte à ma Dame.
»» texte original ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 9 : Quando 'l pianeta che distingue l'ore...
1595 (1575) - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, sonnet 9, pp. 231-232, traduction.
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[««« Du Tronchet »»»]

    QUand Phébus qui disperse aux heures la valeur,
Au signe du Taureau héberger se retourne
La vertu choit çà-bas de la brûlante corne
Qui ce monde vêtit de nouvelle couleur.
    Non seul en ce qu'on voit se ressent sa vigueur,
Qui les rives de fleurs et les montagnes orne,
Mais aussi dans la terre où clarté ne séjourne
Il donne bien profond vigoureuse chaleur.
    Dont le fruit qui en vient se cueillit tout pareil
De Madame qui est sur autres un soleil,
Mouvant en moi les rais des yeux que je révère.
    Créant d'amour pensée, action et parole :
Mais comment qu'elle fasse au joueur de son rôle,
Je n'ai encor trouvé pour moi la primevère.
»» texte original ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 9Quando 'l pianeta che distingue l'ore...
1606 (1600) - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, sonnet 9, p. 28, traduction.
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[««« Maldeghem »»»]

    Quand le Planète clair qui nous montre les heures
Du jour [--- --- --- ---] chez le Taureau loger
[L-- --- --- --- --- ---] des cornes, vient changer
Le monde [d-- ---] avec neuves parures.
    Et non [--- --- --- ---] de fleurs extérieures
Les bords des clairs ruisseaux et champs fait arbriger,
Mais par dedans [il?] n'est en nul temps passager,
Le jour fait [eng--- ---] de soi les terres mûres.
    Dont il se peut cueillir tel et semblable fruit,
Tout ainsi celle-là qui entre Dames luit,
Comme un Soleil, des rais de ses beaux yeux fait naître
    Des pensées d'amour et œuvres et discours,
Mais combien qu'elle fasse et tours et des retours,
Un Printemps, las, pour moi je ne vois jamais être.
»» texte original ««« ~#~ »»»
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Il com- pare en ce Sonnet les yeux de Madame Laure au Soleil, & soi à la terre, & il dit, qu'ainsi comme le soleil commence à réchauffer la terre au premier d'Avril, quand il entre au Taureau, il crée des fleurs & des herbes & fruits pour ornement de la terre. Ainsi Madame Laure avec la clarté de ses yeux, quand elle les tourne vers lui, crée en lui pensées, faits & paroles : mais en cela il est différent de la terre, qu'elle ayant pris la vertu du Soleil de produire, envoie dehors, fleurs, herbes & fruits ; mais lui ne peut mettre en effet ses pensées qu'il a de pouvoir tirer quelque fruit de l'amour de Madame Laure ; pourtant il dit, qu'il n'est jamais printemps pour lui..