Ni les
Fleurs
ne font voir, tant, et tant de
couleurs,
Ni d’Étoiles
au Ciel
sereinement n’abonde,
Ni de grêle
en Hiver,
ni de flots
dans la Mer,
Que je souffre en aimant de cruel et d’amer,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Comme le
Marinier
voit son Mât arraché,
Par l’haleine
des vents
sur le Tillac couché,
Et à sa
triste
voix
n’entend qui lui réponde,
Quand Eure
mutiné
lui foudroye le
corps,
Je me vois agité et dedans et dehors,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Le
Soleil
au Taureau
n’élance tant de
rais,
Ni tant d’Oiseaux
l’Été
près de
l’Ombrage
frais
Des Taillis
chevelus,
ne volent à la ronde,
Ni d’orage
éclatant
n’est battu
l’Apennin,
Que le Ciel
m’a vomi de rage,
et de venin,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Je m’expose au
péril,
soit le Jour,
soit la Nuit,
Quand la
blanche
Phœbé,
ou quand Phébus
reluit,
Aux cavernes
des Ours
même,
l’hasard
je sonde,
Ni Tigres,
ni Lions,
ne m’effrayent de
peur,
Défiant le danger
sous un aveu
trompeur,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Durement enchaîné,
au cordage,
et aux fers,
Comme les criminels
condamnés aux
Enfers,
Nourri d’un
vain
espoir
où
ferme
je me fonde,
Le courroux,
la rigueur,
l’ennui,
et le dépit,
La flamme,
et la fureur !
j’endure sans répit,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Le
brûlant
Montgibel
n’est tant étincelant,
Que mon corps
tout en feu,
va de feu
recelant,
Et mon sein
est creusé d’une
flamme
profonde,
Mourant sans me mourir, et vivant sans
repos,
Le seul but
limité de la
fière
Atropos,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
On ne compterait point tant de
feuilles
aux Bois,
Ni de formes là-haut durant les douze
Mois,
Ni aux
profondes
eaux
tant d’arène
inféconde,
Que mon cœur
et mes sens, sont sans cesse agités,
Et que de maux
divers
je sens de tous côtés,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Sur une
Mer
de pleurs
je flotte à
l’abandon,
Le cordage
abattu à minuit
sans brandon,
N’attendant que le
choc
où ma Nef
se confonde,
Triste, et désespéré, sur un Ais me
séant,
Affublé pour ne voir
l’horreur
de l’Océan,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Quand
tout le Ciel
bandé me voudrait empêcher,
À ne vous aimer pas, ou ne vous rechercher,
Le Feu,
la Terre,
l’Air
et l’Élément de l’Onde,
Les Astres
opposés, et le
flambeau du
jour,
La Nature,
et le sort,
je vous suivrai toujours,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Le
destin,
la fureur,
ni les Cieux
irrités,
Ni Bellone,
ni Mars,
ni leurs autorités,
Ne pourront divertir mon âme
pure,
et monde,
Je ne crains point l’éclat d’un
Tonnerre
soufreux,
Les Signes
dépités
ni leurs regards
affreux,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Naisse à chaque
moment
cent mille cruautés,
Il renaîtra dans moi cent mille
loyautés,
Éclairé vivement de votre
Étoile
blonde,
Flottant à Mât rompu, sur les
vagues
de l’eau,
Je ne crains que le vent
enfonce mon vaisseau,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
L’âge,
la cruauté,
ni le temps,
ni le sort,
Ni l’effort
dépité
ne pourront faire effort
À ma fidélité
qui n’a point de seconde,
J’espère qu’à la fin je
pourrai voir le port,
Échappé doucement du
péril
de la mort,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Tout ce qu’on saurait voir
d’estimable
Trésor,
Le Diamant,
la Perle,
ou l’Émeraude,
ou l’or,
Ni ce que peut donner
l’Arabie
féconde,
N’égale vos
Trésors
qui se font admirer,
Et me plaît mon
travail
constamment endurer,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
L’ardeur
que je nourris ordinaire en mon
cœur,
Arrose mes deux yeux
de si
douce
liqueur,
Bien qu’à tant de
soupirs
j’aye lâché la
bonde,
Que le plus
grand
plaisir
que je puis estimer,
Et ce qui plus me plaît c’est de me consumer,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
On ne voit pas toujours un
orage
cruel,
On ne voit pas toujours un
vent
continuel,
On ne voit pas toujours une
Nef
vagabonde,
Tant d’inhumaines
morts
qu’à toute
heure
j’attends,
Pourront cesser un jour
et je serai content,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
LE Printemps gracieux ne donne tant de fleurs,
Ni les
Fleurs
ne font voir, tant, et tant de
couleurs,
Ni d’Étoiles
au Ciel
sereinement n’abonde,
Ni de grêle
en Hiver,
ni de flots
dans la Mer,
Que je souffre en aimant de cruel et d’amer,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Comme le
Marinier
voit son Mât arraché,
Par l’haleine
des vents
sur le Tillac couché,
Et à sa
triste
voix
n’entend qui lui réponde,
Quand Eure
mutiné
lui foudroye le
corps,
Je me vois agité et dedans et dehors,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Le
Soleil
au Taureau
n’élance tant de
rais,
Ni tant d’Oiseaux
l’Été
près de
l’Ombrage
frais
Des Taillis
chevelus,
ne volent à la ronde,
Ni d’orage
éclatant
n’est battu
l’Apennin,
Que le Ciel
m’a vomi de rage,
et de venin,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Je m’expose au
péril,
soit le Jour,
soit la Nuit,
Quand la
blanche
Phœbé,
ou quand Phébus
reluit,
Aux cavernes
des Ours
même,
l’hasard
je sonde,
Ni Tigres,
ni Lions,
ne m’effrayent de
peur,
Défiant le danger
sous un aveu
trompeur,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Durement enchaîné,
au cordage,
et aux fers,
Comme les criminels
condamnés aux
Enfers,
Nourri d’un
vain
espoir
où
ferme
je me fonde,
Le courroux,
la rigueur,
l’ennui,
et le dépit,
La flamme,
et la fureur !
j’endure sans répit,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Le
brûlant
Montgibel
n’est tant
étincelant,
Que mon corps
tout en feu,
va de feu
recelant,
Et mon sein
est creusé d’une
flamme
profonde,
Mourant sans me mourir, et vivant sans
repos,
Le seul but
limité de la
fière
Atropos,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
On ne compterait point tant de
feuilles
aux Bois,
Ni de formes là-haut durant les douze
Mois,
Ni aux
profondes
eaux
tant d’arène
inféconde,
Que mon cœur
et mes sens, sont sans cesse agités,
Et que de maux
divers
je sens de tous côtés,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Sur une
Mer
de pleurs
je flotte à
l’abandon,
Le cordage
abattu à minuit
sans brandon,
N’attendant que le
choc
où ma Nef
se confonde,
Triste, et désespéré, sur un Ais me
séant,
Affublé pour ne voir
l’horreur
de l’Océan,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Quand
tout le Ciel
bandé me voudrait empêcher,
À ne vous aimer pas, ou ne vous rechercher,
Le Feu,
la Terre,
l’Air
et l’Élément de l’Onde,
Les Astres
opposés, et le
flambeau du
jour,
La Nature,
et le sort,
je vous suivrai toujours,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Le
destin,
la fureur,
ni les Cieux
irrités,
Ni Bellone,
ni Mars,
ni leurs autorités,
Ne pourront divertir mon âme
pure,
et monde,
Je ne crains point l’éclat d’un
Tonnerre
soufreux,
Les Signes
dépités
ni leurs regards
affreux,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Naisse à chaque
moment
cent mille cruautés,
Il renaîtra dans moi cent mille
loyautés,
Éclairé vivement de votre
Étoile
blonde,
Flottant à Mât rompu, sur les
vagues
de l’eau,
Je ne crains que le vent
enfonce mon vaisseau,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
L’âge,
la cruauté,
ni le temps,
ni le sort,
Ni l’effort
dépité
ne pourront faire effort
À ma fidélité
qui n’a point de seconde,
J’espère qu’à la fin je
pourrai voir le port,
Échappé
doucement du péril
de la mort,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
Tout ce qu’on saurait voir
d’estimable
Trésor,
Le Diamant,
la Perle,
ou l’Émeraude,
ou l’or,
Ni ce que peut donner
l’Arabie
féconde,
N’égale vos
Trésors
qui se font admirer,
Et me plaît mon
travail
constamment endurer,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
L’ardeur
que je nourris ordinaire en mon
cœur,
Arrose mes deux yeux
de si
douce
liqueur,
Bien qu’à tant de
soupirs
j’aye lâché la
bonde,
Que le plus
grand
plaisir
que je puis estimer,
Et ce qui plus me plaît
c’est de me consumer,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
On ne voit pas toujours un
orage
cruel,
On ne voit pas toujours un
vent
continuel,
On ne voit pas toujours une
Nef
vagabonde,
Tant d’inhumaines
morts
qu’à toute
heure
j’attends,
Pourront cesser un jour
et je serai content,
Adorant vos
beaux
yeux
la lumière
du monde.
En ligne le
16/12/04.
Dernière révision le 27/10/21.