L’été
sera l’hiver
et le printemps
l’Automne,
L’air
deviendra
pesant,
le plomb
sera
léger :
On verra les poissons
dedans l’air
voyager
Et de
muets
qu’ils sont avoir la
voix
fort bonne.
L’eau
deviendra le feu,
le feu
deviendra l’eau
Plutôt que je sois pris d’un autre
amour
nouveau.
Le
mal
donnera joie,
et l’aise
des tristesses.
La neige
sera
noire,
et le lièvre
hardi,
Le lion
deviendra du sang
accouardi,
La terre
n’aura point
d’herbes
ni de richesses,
Les rochers
de soi-même auront un mouvement
Plutôt qu’en mon
amour
il y ait changement.
Le
loup
et la brebis
seront en même
étable
Enfermés sans
soupçon
d’aucune inimitié :
L’aigle
avec la colombe
aura de l’amitié
Et le caméléon ne sera point
muable :
Nul oiseau
ne fera son nid
au renouveau
Plutôt que je sois pris d’un autre
amour
nouveau.
La
Lune
qui parfait en un mois
sa carrière
La fera en trente ans
au lieu de trente jours,
Saturne
qui achève avec trente
ans
son cours
Se verra plus léger que la lune
légère :
Le jour
sera la nuit,
la nuit
sera le jour
Plutôt que je m’enflamme au
feu
d’un autre amour.
Les
ans
ne changeront le poil
ni la coutume,
Les sens et la raison
demeureront en paix
Et plus plaisants seront les malheureux
succès
Que les plaisirs
du monde
au cœur
qui s’en allume.
On haïra la vie
aimant mieux le mourir
Plutôt que l’on me voie à autre
amour
courir.
On ne verra loger au
monde
l’espérance.
Le faux d’avec le vrai ne se discernera :
La fortune
en ses jeux
changeante
ne sera,
Tous les effets de Mars
seront sans violence,
Le Soleil
sera
noir,
visible
sera Dieu
Plutôt que je sois vu
captif
en autre lieu.
L’été
sera l’hiver
et le printemps
l’Automne,
L’air
deviendra
pesant,
le plomb
sera
léger :
On verra les poissons
dedans l’air
voyager
Et de
muets
qu’ils sont avoir la
voix
fort bonne.
L’eau
deviendra le feu,
le feu
deviendra l’eau
Plutôt que je sois pris d’un autre
amour
nouveau.
Le
mal
donnera joie,
et l’aise
des tristesses.
La neige
sera
noire,
et le lièvre
hardi,
Le lion
deviendra du sang
accouardi,
La terre
n’aura point
d’herbes
ni de richesses,
Les rochers
de soi-même auront un mouvement
Plutôt qu’en mon
amour
il y ait changement.
Le
loup
et la brebis
seront en même
étable
Enfermés sans
soupçon
d’aucune inimitié :
L’aigle
avec la colombe
aura de l’amitié
Et le caméléon ne sera point
muable :
Nul oiseau
ne fera son nid
au renouveau
Plutôt que je sois pris d’un autre
amour
nouveau.
La
Lune
qui parfait en un mois
sa carrière
La fera en trente ans
au lieu de trente jours ;
Saturne
qui achève avec trente
ans
son cours
Se verra plus léger que la lune
légère :
Le jour
sera la nuit,
la nuit
sera le jour
Plutôt que je m’enflamme au
feu
d’un autre amour.
Les
ans
ne changeront le poil
ni la coutume,
Les sens et la raison
demeureront en paix,
Et plus plaisants seront les malheureux
succès
Que les plaisirs
du monde
au cœur
qui s’en allume.
On haïra la vie,
aimant mieux le mourir
Plutôt que l’on me voie à autre
amour
courir.
On ne verra loger au
monde
l’espérance ;
Le faux d’avec le vrai ne se discernera,
La fortune
en ses jeux
changeante
ne sera,
Tous les effets de Mars
seront sans violence,
Le Soleil
sera noir,
visible
sera Dieu
Plutôt que je sois vu
captif
en autre lieu.
Version de 1879 en ligne le
03/10/10,
remplacée par celle de 1584 le 17/01/22.
Dernièrave;re révision le 06/06/23.