[…]
Un grand
rocher
qui a le dos,
Et les pieds
toujours outragés,
Ore des Vents,
ore des
flots
Contre les rives
enragés,
N’est point si ferme que mon cœur
Sous l’orage
d’une rigueur.
Car lui de plus en plus aimant
Les beaux
yeux
qui l’ont enrété,
Semble du tout au Diamant
Qui pour garder sa fermeté,
Se rompt plutôt sous le marteau,
Que se voir tailler de nouveau.
Ainsi ni l’or qui peut
tenter,
Ni grâce,
beauté,
ni maintien,
Ne sauraient dans mon cœur
enter
Un autre portrait
que le tien,
Et plutôt il mourrait d’ennui
Que d’en souffrir un autre en lui.
Il ne faut donc pour empêcher
Qu’une autre dame
en ait sa part,
L’environner d’un grand
rocher,
Ou d’une fosse,
ou d’un rempart,
Amour
te l’a si bien conquis,
Que plus il ne peut être acquis.
Chanson,
les étoiles
seront
la nuit,
sans les cieux
allumer,
Et plutôt les vents
cesseront
De tempêter dessus la mer
Que de ses yeux
la cruauté
Puisse amoindrir ma loyauté.
Je
n’eusse jamais pensé
[premier vers de la chanson dont manquent ci-contre les sept premières strophes].)
Il se plaint de la cruauté de sa dame, et des yeux qui
furent cause de sa prise : assurant toutefois, quoi
qu’elle fasse, qu’il sera constant
jusqu’à la mort.
Grande partie de cette chanson est tirée d’une
lettre de Bradamant, qui est au quarante-quatrième chant de
l’Arioste.
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[texte modernisé]
[R]
En ligne le 16/01/11.
Dernière révision le 25/06/13.