Claude de TRELLON (?-v. 1595)
De la bouche, des yeux…
Paris, Abel L’Angelier, 1587.

De la bouche, des yeux, de la voix de ma belle,
La rougeur, les attraits, & les sons rauissans
Bruslent, percent mon cœur, & enchantent mes sens,
Pensif, triste, accablé d’vne peine eternelle.

Ce corail, ce flambeau, ceste douceur nouuelle,
Sources d’ennuis, de morts, de tourmens renaissans,
Rongeans, bruslans, lians mes esprits languissans,
Me font souffrir, languir, & mourir apres elle.

Gesné, desesperé, perdu d’affection,
Ie sens croistre mon mal, mon feu, ma passion,
Songeant, resuant, pensant nuict & iour dedans l’ame

Au destin, au hazard, au malheur qui me suit:
Car rien fasché, captif, & dolent ne me duit,
Que la bouche, & les yeux, & la voix de Madame.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

De la bouche, des yeux, de la voix de ma belle,
La rougeur, les attraits, & les sons rauissans
Bruslent, percent mon cœur, & enchantent mes sens,
Pensif, triste, accablé d’vne peine eternelle.

Ce corail, ce flambeau, ceste douceur nouuelle,
Sources d’ennuis, de morts, de tourmens renaissans,
Rongeans, bruslans, lians mes esprits languissans,
Me font souffrir, languir, & mourir apres elle.

Gesné, desesperé, perdu d’affection,
Ie sens croistre mon mal, mon feu, ma passion,
Songeant, resuant, pensant nuict & iour dedans l’ame

Au destin, au hazard, au malheur qui me suit:
Car rien fasché, captif, & dolent ne me duit,
Que la bouche, & les yeux, & la voix de Madame.

 

En ligne le 28/12/04.
Dernière révision le 28/06/22.