Felix Lope de VEGA (1562-1635)
Tous les ruisseaux ouverts…
Lyon, Pierre Rigaud, 1622.

TOus les ruysseaus ouuers, du cristal de Boree,

Sur les plus hauts rochers n’ont pas tant de splendeur,
L’Ebene elabouré n’a pas tant de noirceur,
Ni l’or purifié la couleur si doree:

Le plus beau lin n’a pas de fleur si azuree,
Le pourpre Tirien de si rouge couleur,
L’Ambre odoriferant n’a pas tant de douceur,
Ni les perles de pris de blancheur si lustree:

Que le front, les sourcils, les cheueus, & les yeus,
Que la bouche, l’haleine, & les dents d’Isabelle
Dont l’obiet desirable est l’abregé des Cieus.

Toute beauté luy cede & mesme aupres d’elle,
Il n’est point de cristal, ni d’Ebene, ni d’or,
De lin, de pourpre, d’ambre, & de perles encor.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

TOus les ruyſſeaus ouuers, du criſtal de Boree,

Sur les plus hauts rochers n’ont pas tãt de ſplẽdeur,
L’Ebene elabouré n’a pas tãt de noirceur,
Ni l’or purifié la couleur ſi doree:

Le plus beau lin n’a pas de fleur ſi azuree,
Le pourpre Tirien de ſi rouge couleur,
L’Ambre odoriferant n’a pas tant de douceur,
Ni les perles de pris de blancheur ſi luſtree:

Que le front, les ſourcils, les cheueus, & les yeus,
Que la bouche, l’haleine, & les dents d’Iſabelle
Dont l’obiet deſirable eſt l’abregé des Cieus.

Toute beauté luy cede & meſme aupres d’elle,
Il n’eſt point de criſtal, ni d’Ebene, ni d’or,
De lin, de pourpre, d’ambre, & de perles encor.

 

En ligne le 15/04/10.
Dernière révision le 25/02/24.