Jean Antoine de BAÏF (1532-1589)
Ore de mal en bien…
Paris, Lucas Breyer, 1573.

Ore de mal en bien se veut tourner la chance,
Qui par un trop long temps a duré contre moi :
Il faut une autre fois essayer si ma foi
Pourrait bien rencontrer heureuse récompense.

Toujours la mer grondant contre un vaisseau ne tance :
L’air serein du fort temps chasse le triste effroi,
Et le Printemps l’Hiver : le retour doux et coi
De l’amiable paix suit des guerres l’outrance.

Toujours le flot contraire à ma nef ne sera,
Mais bientôt un bon vent ses voiles enflera,
Qui la fera surgir à son port désirable.

Tel doux espoir me vient de la gaye douceur,
Qui me rit favorable en cet œil ravisseur,
De vivre autant heureux qu’ai vécu misérable.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Ore de mal en bien se veut tourner la chance,
Qui par un trop long temps a duré contre moi :
Il faut une autre fois essayer si ma foi
Pourrait bien rencontrer heureuse récompense.

Toujours la mer grondant contre un vaisseau ne tance :
Lair serein du fort temps chasse le triste effroi,
Et le Printemps l’Hiver : le retour doux et coi
De l’amiable paix suit des guerres l’outrance.

Toujours le flot contraire à ma nef ne sera,
Mais bientôt un bon vent ses voiles enflera,
Qui la fera surgir à son port désirable.

Tel doux espoir me vient de la gaye douceur,
Qui me rit favorable en cet œil ravisseur,
De vivre autant heureux qu’ai vécu misérable.

 

En ligne le 30/04/11.
Dernière révision le 12/08/21.