Robert GARNIER (v. 1545-1590)
Le temps modère tout…
Paris, Robert Estienne, 1574.

[…] 

Philippes. Le temps modère tout. Cornélie. La saison ne modère
De mon esprit dolent l’immuable misère.
Plutôt dedans la mer les animaux paîtront,
Et les Poissons flottants sur la terre naîtront :
Plutôt le clair Soleil ne luira plus au monde,
Que mon mal se relâche et ma peine féconde.
Ma tristesse est un roc, qui durant les chaleurs,
Produit comme en hiver une source de pleurs,
Qui ne s’épuise point : car bien qu’à grand’ secousse
Un Auton de soupirs de l’estomac je pousse,
Ardent comme une braise, encor ce chaud venteux
Ne saurait dessécher mes yeux toujours moiteux.

[…] 

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

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Philippes. Le temps modère tout. Cornélie. La saison ne modère
De mon esprit dolent l’immuable misère.
Plutôt dedans la mer les animaux paîtront,
Et les Poissons flottants sur la terre naîtront :
Plutôt le clair Soleil ne luira plus au monde,
Que mon mal se relâche et ma peine féconde.
Ma tristesse est un roc, qui durant les chaleurs,
Produit comme en hiver une source de pleurs,
Qui ne s’épuise point : car bien qu’à grand’ secousse
Un Auton de soupirs de l’estomac je pousse,
Ardent comme une braise, encor ce chaud venteux
Ne saurait dessécher mes yeux toujours moiteux.

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Texte en ligne le 09/09/19.
Dernière révision le 07/03/23.