Pierre de RONSARD (1524-1585)
Ô doux parler…
Paris, Gabriel Buon, 1584.
ouvrir sur Gallica : Amours de Cassandre, p. 28.

O Doux parler dont les mots doucereux
Sont engrauez au fond de ma memoire:
O front, d’Amour le Trofee & la gloire,

O doux souris, O baisers sauoureux:

O cheueux d’or, O coutaux plantureux,
De lis, d’œïllets, de porfyre, & d’yuoire:
O feux iumeaux d’où le Ciel me fit boire
A si longs traits le venin amoureux:

O dents, plustost blanches perles encloses,
Léures, rubis, entre-rangez de roses,
O voix qui peux adoucir vn Lion,

Dont le doux chant l’oreille me vient poindre:
O corps parfait, de tes beautez la moindre
Merite seule vn siege d’Ilion.

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O Doux parler dont les mots doucereux
Sont engrauez au fond de ma memoire:
O front, d’Amour le Trofee & la gloire,

O doux souris, O baisers sauoureux:

O cheueux d’or, O coutaux plantureux,
De lis, d’œïllets, de porfyre, & d’yuoire:
O feux iumeaux d’où le Ciel me fit boire
A si longs traits le venin amoureux:

O dents, plustost blanches perles encloses,
Léures, rubis, entre-rangez de roses,
O voix qui peux adoucir vn Lion,

Dont le doux chant l’oreille me vient poindre:
O corps parfait, de tes beautez la moindre
Merite seule vn siege d’Ilion.

 

En ligne le 21/09/08.
Dernière révision le 10/03/22.