COmme un Chevreuil, quand le printemps détruit
L’oiseux
cristal
de la
morne
gelée,
Pour mieux brouter
la feuille
emmiellée,
Hors de son bois
avec l’Aube
s’enfuit :
Et seul, et sûr, loin de
chiens
et de bruit,
Or sur un mont,
or dans une vallée,
Or près d’une
onde
à l’écart recelée,
Libre folâtre où son
pied
le conduit.
De
rets
ni d’arc
sa liberté
n’a crainte,
Sinon alors que sa
vie
est atteinte,
D’un trait
meurtrier
empourpré de son
sang :
Ainsi j’allais sans
espoir
de dommage,
Le jour
qu’un œil
sur l’avril
de mon âge
Tira d’un coup
mille traits
dans mon flanc.
Comme un Chevreuil.) Ce sonnet est aisé de soi. Il est pris de Bembo, qui écrit ainsi,
Si come suol, poi che ’l
verno aspro e rio
Parte, e dà loco a le stagion migliori,
Uscir col giorno la Cervetta fuori
Del suo dolce boschetto, almo natio:
E hor super un colle, hor lungo
d’un rio,
Lontana da le case, et da pastori
Gir secura pascendo herbette e fiori,
Ovunque più la porta il suo desio:
Ne teme di saetta, o d’altro
inganno,
Se non quand'ella è colta in mezzo il fianco,
Da buon arcier, che di nascosto scocchi:
Cosi senza temer futuro affano,
Moss’ io Donna quel di, che bei vostr’occhi
Me’mpiagar lasso, tutto ’l lato manco.
____
[texte modernisé]
[R]
En ligne le
21/01/21.
Dernière révision le 21/01/21.