Jean de LA JESSÉE (1551-?)
D’où part ce vent ailé…
Anvers, Christofle Plantin, 1583.

D’ov part ce vent ælé qui bouffe à grosse aleine?
Qui lançe à rouges dardz ce menassant esclair?
Quel orage obscurçit le Ciel serain, & clair?
Quel torrent fluctuëus ondoye par la plaine?

Au bruit, au trait, au voyle, à la course soudaine,
Du Nort, tonerre, nuë, & flot pront à couler,
On me void gemir, ardre, esblouyr, adueiller:
Tant i’abonde en souspirs, brule, apprehende, traine.

Mais quoy? mon estomac, mon cœur, mon sens, mes yeus,
Haletant, effroyable, offusqué, pluuieus,
Fait augmenter, rebruyre, embrunir, & descendre,

La Bize, la tempeste, & le nüage, & l’eau:
Si que le vent, le feu, l’ombre, le pleur nouueau,
Vif, chaud, aueugle, triste, ore me viennent rendre.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

D’ov part ce vent ælé qui bouffe à grosse aleine?
Qui lançe à rouges dardz ce menassant esclair?
Quel orage obscurçit le Ciel serain, & clair?
Quel torrent fluctuëus ondoye par la plaine?

Au bruit, au trait, au voyle, à la course soudaine,
Du Nort, tonerre, nuë, & flot pront à couler,
On me void gemir, ardre, esblouyr, adueiller:
Tant i’abonde en souspirs, brule, apprehende, traine.

Mais quoy? mon estomac, mon cœur, mon sens, mes yeus,
Haletant, effroyable, offusqué, pluuieus,
Fait augmenter, rebruyre, embrunir, & descendre,

La Bize, la tempeste, & le nüage, & l’eau:
Si que le vent, le feu, l’ombre, le pleur nouueau,
Vif, chaud, aueugle, triste, ore me viennent rendre.

 

En ligne le 20/11/20.
Dernière révision le 20/10/23.