Pierre LE LOYER
(1550-1634)
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1579 : Damon et Clyte…
 
 

 
L’abbé GOUJET, 1753
 

PIERRE LE LOYER.

Grâce à Gilles Ménage nous savons plus de cir­con­stances de la vie de Pierre Le Loyer, Sr de La Brosse, qui d’ail­leurs se fait connaître lui-même dans ses Ouvrages[1]. Il na­quit à Huil­lé, Vil­lage près de la petite Ville de Dure­tal, sur le Loir, le 24 Novembre 1550, de Pierre Le Loyer, habi­tant du même lieu, et de Jeanne Pan­chèvre[a]. Il y a lieu de croire qu’il fit ses pre­mières études à La Flèche ou à An­gers. Les Auteurs de l’His­toire du Thé­âtre Fran­çais disent qu’il vint à Paris pour y étu­dier en Droit, et qu’il demeu­ra cinq ans dans cette Ville, après les­quels il alla à Tou­louse, où il s’adon­na à la Poé­sie Fran­çaise. Le Loyer, plus croyable, sans doute, sur ce qui le con­cerne, dit au con­traire dans l’Épître Dédi­ca­toire de ses Œuvres et Mé­langes Poé­tiques, qu’il fit ses études de Droit à Tou­louse ; que ce fut pen­dant cet inter­valle, et durant ses heures de loi­sir, qu’il com­po­sa diverses Poé­sies Fran­çaises ; qu’il vou­lut les publier dès lors, et en faire hom­mage à Jean de Noga­ret, Sei­gneur de La Valette, Lieu­te­nant Géné­ral au Gou­ver­ne­ment de Guyenne ; mais que ce Sei­gneur étant mort (le 18 de Novembre 1575) il oublia ses Poé­sies pour quelques temps. […]

[…] Ménage dit qu’il était habile dans les Langues Hé­braïque, Arabe, Chal­dé­enne, Grecque et La­tine ; mais qu’il était fort igno­rant dans le Droit ; c’est-à-dire qu’il sa­vait presque tout excep­té ce qu’il devait sa­voir.

Il était tel­le­ment infa­tué des Langues Orien­tales, ajoute Ménage, que dans ses Livres des Colo­nies Idu­mé­anes, impri­més à Paris en 1620, in-8°, il fait venir de la Langue Hébraïque ou Cha­daïque, non seu­le­ment les noms des Villes de France, mais encore ceux des Vil­lages d’An­jou, des Ha­meaux, des Mai­sons, et même des pièces de terre et des par­ties de prés. Homère était encore pour lui le fonds le plus riche : dans un seul Vers de ce Poète il trou­vait son propre nom, celui du Vil­lage où il avait pris nais­sance, son nom de Bap­tême, celui de la Pro­vince où est si­tué Huil­lé, et celui du Royaume où cette Pro­vince est ren­fer­mée. […]

L’abbé GOUJET,
Biblio­thèque française,
ou Histoire de la Litté­ra­ture française,
tome XV, 1753, pp. 357-360
[Gallica, NUMM-50658, PDF_413_416]
(texte modernisé).


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Notes

[1] La « vie » de Pierre Le Loyer suc­cède dans la Biblio­thèque de l’abbé Goujet à la « vie » très brève de Claude Cayne, qui com­mence par ces mots : « Claude Cayne, dont j’ignore la Pro­fes­sion et l’Histoire… »

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[a] Note marginale de Goujet : Ménage, Rem. sur la vie de Pierre Ayrault, p. 166, 167, 168.




 

En ligne le 09/04/05.
Dernière révision le 21/10/25.