Nous pleurons à l’envi : puis au lieu de l’absente,
Nous plaignons notre mal les murailles et moi
aux lecteurs
C
Omme parmi la
troupe des Astres on en voit de bons et de mauvais :
et comme dans un grand pré il y a de diverses
sortes d’herbes, les unes salutaires, les autres
mortelles : aussi y a-t-il entre les humains
des hommes de bonne nature, et qui l’âme
sainte et nette, louent les choses honnêtes et
vertueuses : les autres de perverse et
maligne, se moquant de toutes œuvres bonnes
et louables, pour le moins qui d’un
branlement de tête veulent donner
à connaître ce que leur cœur
n’ose du tout mettre en évidence.
Voilà
pourquoi je m’assure qu’une
infinité de Rogers-bon-temps,
plutôt alléchés du
vice que de la vertu, lisant ces Sonnets
riront de quoi je loue celle que le Ciel
m’avait destinée, et que je
pleure la perte que j’en ai faite.
Mais me
souciant peu de telle risée,
j’aime mieux être vu du Soleil en
l’éclipse, que de la Lune en sa plus claire
lumière.
Et si bien
souvent l’homme loue le petit chien turquet
de Madame, ou sa chambrière, et quelque autre bonne
pièce, l’honorant du titre de
femme d’honneur et de
réputation : pourquoi ne
le donnerais-je à celle qui le
mérite, et qui a toujours
vécu en ce degré ?
Se moque donc qui
voudra, et soient encore en la France les vices plus
débordés qu’ils ne
sont.
Tout ainsi que
c’est ici le premier vol de mes œuvres, je
veux aussi être le premier qui fasse voler
l’amitié qu’on doit
porter à sa fidèle
moitié, essayant
d’éterniser la mienne pour le
contre-poids de son amour envers le mien.
Adieu.
Christofle DU PRÉ,
Les larmes funèbres,
pages liminaires, n.p.
[Gallica, NUMM-71810, PDF_3_4]
(texte modernisé).
Notre lustre vraiment est comme une rature
Sur du mince papier
Liens
Édition papier
* On peut lire sur Fabula le texte repris de la quatrième de couverture de l’édition critique des Larmes funèbres par Pierre Martin, parue chez Droz en 2004.
Liens valides au 22/01/23.
Compte rendu de lecture
* On peut lire, de Roland Guillot, le compte rendu de lecture de l’édition par Pierre Martin des Larmes funèbres de Christophle Du Pré, publié en 2005 dans le numéro 61 de la revue Réforme, Humanisme, Renaissance, en ligne sur Persée, portail de publication électronique de revues scientifiques en sciences humaines et sociales.
Liens valides au 22/01/23.
Étude en ligne
* Sur Persée encore, on peut lire un article d’André Gendre, Sonnets et odes de Christofle Du Pré : nouveauté au seuil du baroque, paru en 2010 dans la revue Albineana, cahiers d’Aubigné.
Liens valides au 22/01/23.
En ligne le 22/04/08.
Dernière révision le 01/09/21.