Christofle DU PRÉ
(?-?)
Dernier poème en ligne :
1577 : Pour pleurer à loisir…

Nous pleurons à l’envi : puis au lieu de l’absente,

Nous plaignons notre mal les murailles et moi

 


Les larmes funèbres

 

aux lecteurs

C
Omme parmi la troupe des Astres on en voit de bons et de mau­vais : et comme dans un grand pré il y a de di­verses sortes d’herbes, les unes salu­taires, les autres mor­telles : aussi y a-t-il entre les hu­mains des hommes de bonne na­ture, et qui l’âme sainte et nette, louent les choses hon­nêtes et ver­tueuses : les autres de per­verse et ma­ligne, se mo­quant de toutes œuvres bonnes et louables, pour le moins qui d’un bran­le­ment de tête veulent don­ner à connaître ce que leur cœur n’ose du tout mettre en évi­dence. Voi­là pour­quoi je m’as­sure qu’une infi­ni­té de Rogers-bon-temps, plu­tôt allé­chés du vice que de la ver­tu, li­sant ces Son­nets ri­ront de quoi je loue celle que le Ciel m’avait des­ti­née, et que je pleure la perte que j’en ai faite. Mais me sou­ciant peu de telle ri­sée, j’aime mieux être vu du Soleil en l’éclipse, que de la Lune en sa plus claire lu­mière. Et si bien sou­vent l’homme loue le petit chien tur­quet de Madame, ou sa cham­brière, et quelque autre bonne pièce, l’ho­no­rant du titre de femme d’hon­neur et de répu­ta­tion : pour­quoi ne le don­ne­rais-je à celle qui le mé­rite, et qui a tou­jours vé­cu en ce degré ? Se moque donc qui vou­dra, et soient encore en la France les vices plus dé­bor­dés qu’ils ne sont. Tout ainsi que c’est ici le pre­mier vol de mes œuvres, je veux aussi être le pre­mier qui fasse vo­ler l’ami­tié qu’on doit por­ter à sa fidèle moi­tié, essayant d’éter­ni­ser la mienne pour le contre-poids de son amour en­vers le mien.
Adieu.

Christofle DU PRÉ,
Les larmes funèbres,
pages liminaires, n.p.
[Gallica, NUMM-71810, PDF_3_4]
(texte modernisé).

Notre lustre vraiment est comme une rature

Sur du mince papier

 


Liens

Édition papier

* On peut lire sur Fabula le texte repris de la quatrième de couver­ture de l’édi­tion critique des Larmes funèbres par Pierre Martin, parue chez Droz en 2004.

Liens valides au 22/01/23.

Compte rendu de lecture

* On peut lire, de Roland Guillot, le compte rendu de lecture de l’édi­tion par Pierre Martin des Larmes funèbres de Christophle Du Pré, publié en 2005 dans le numé­ro 61 de la revue Réforme, Huma­nisme, Renais­sance, en ligne sur Persée, portail de publi­ca­tion élec­tro­nique de revues scienti­fiques en sciences humaines et sociales.

Liens valides au 22/01/23.

Étude en ligne

* Sur Persée encore, on peut lire un article d’André Gendre, Sonnets et odes de Christofle Du Pré : nouveau­té au seuil du baroque, paru en 2010 dans la revue Albine­ana, cahiers d’Aubigné.

Liens valides au 22/01/23.


 


En ligne le 22/04/08.
Dernière révision le 01/09/21.