Pierre LE LOYER (1550-1634)
Hé, Cruelle, ne veux-tu pas…
Paris, Abel L’Angelier, 1576.

[…] 

Hé, Cruelle, ne veux-tu pas
M’ôter de mon futur trépas ?

Hélas ! Flore, n’auras-tu point
Jamais envie

D’ôter la douleur qui époint
Ma pauvre vie ?

Horreur ! mille brasiers ardents
Me brûlent le corps au-dedans :

Jamais Montgibel n’a tant eu
Sur lui de flamme,

Comme j’ai de braise et de feu
Dedans mon âme.

Qui peut compter dedans un pré
Tout ce qu’il voit de diapré,

Qui peut d’un rivage de mer
Nombrer l’arène,

Peut pareillement estimer
Ma grève peine.

Autant qu’on voit tout à la fois
Sauter de bluettes d’un bois,

Qui brûle et qu’on fend dans le feu :
Autant se forgent

De flammes dans mon cœur ému,
Qui se regorgent.

[…] 

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[…] 

Hé, Cruelle, ne veux-tu pas
Môter de mon futur trépas ?

Hélas ! Flore, nauras-tu point
Jamais envie

Dôter la douleur qui époint
Ma pauvre vie ?

Horreur ! mille brasiers ardents
Me brûlent le corps au-dedans :

Jamais Montgibel na tant eu
Sur lui de flamme,

Comme jai de braise et de feu
Dedans mon âme.

Qui peut compter dedans un pré
Tout ce quil voit de diapré,

Qui peut dun rivage de mer
Nombrer larène,

Peut pareillement estimer
Ma grève peine.

Autant quon voit tout à la fois
Sauter de bluettes dun bois,

Qui brûle et quon fend dans le feu :
Autant se forgent

De flammes dans mon cœur ému,
Qui se regorgent.

[…] 

 

En ligne le 02/03/09.
Dernière révision le 20/12/25.