Jean de LA JESSÉE (1551-?)
Que de grâces, d’attraits…
Anvers, Christofle Plantin, 1583.

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La Jessée

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Que de grâces, d’attraits, de ris, de courtoisies,
D’amours, et de soulas, en ma Nymphe j’élis !
Cérès foisonne moins en blonds épis cueillis,
Le Ciel en feux dorés, l’Inde en perles choisies.

Que de peurs, que d’ennuis, de maux, et jalousies,
Gênent mon triste cœur, et mes sens défaillis !
L’Enfer n’abonde tant en Esprits assaillis,
Un malade en langueurs, un fol en frénésies.

Sondez mon double sort, vous qui pour bien aimer
Comme moi regoûtez et le doux, et l’amer :
Prisez cette Beauté qui aide aux plus timides.

Sitôt qu’elle m’occit, je me vois secourir :
Et comme on pense, et croit, des jumeaux Tyndarides,
Ore je meurs pour vivre, or’ je vis pour mourir.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Que de grâces, d’attraits, de ris, de courtoisies,
D’amours, et de soulas, en ma Nymphe j’élis !
Cérès foisonne moins en blonds épis cueillis,
Le Ciel en feux dorés, l’Inde en perles choisies.

Que de peurs, que d’ennuis, de maux, et jalousies,
Gênent mon triste cœur, et mes sens défaillis !
L’Enfer n’abonde tant en Esprits assaillis,
Un malade en langueurs, un fol en frénésies.

Sondez mon double sort, vous qui pour bien aimer
Comme moi regoûtez et le doux, et l’amer :
Prisez cette Beauté qui aide aux plus timides.

Sitôt qu’elle m’occit, je me vois secourir :
Et comme on pense, et croit, des jumeaux Tyndarides,
Ore je meurs pour vivre, or’ je vis pour mourir.

 

En ligne le 23/03/07.
Dernière révision le 19/09/22.