Paris, Galliot Corrozet, 1578, Sonnets, f° 9v° [←Gallica].

Que de grâces, dattraits, de ris, de courtoisies,
Damours, et de soulas, en ma Nymphe jélis !
Cérès foisonne moins en blonds épis cueillis,
Le Ciel en feux dorés, lInde en perles choisies.

Que de peurs, de regrets, de maux, et jalousies,
Gênent mon triste cœur, et mes sens défaillis !
LEnfer nabonde tant en esprits assaillis,
Un malade en langueurs, un fol en frénésies.

Voilà comment Madame est hautaine en beauté,
Voilà comment son serf est ferme en loyauté,
Voilà comment, Amour, tu massaus, et me laces !

Qui sébahira donc, me voyant abattu ?
Las ! vous mêtes ici ce quest en toutes places
LAimant au dur acier, et lAmbre au vil fétu.

Anvers, Christofle Plantin, 1583, La Sévère, I, p. 1110 [←Gallica].

Que de grâces, dattraits, de ris, de courtoisies,
Damours, et de soulas, en ma Nymphe jélis !
Cérès foisonne moins en blonds épis cueillis,
Le Ciel en feux dorés, lInde en perles choisies.

Que de peurs, que dennuis, de maux, et jalousies,
Gênent mon triste cœur, et mes sens défaillis !
LEnfer nabonde tant en Esprits assaillis,
Un malade en langueurs, un fol en frénésies.

Sondez mon double sort, vous qui pour bien aimer
Comme moi regoûtez et le doux, et lamer :
Prisez cette Beauté qui aide aux plus timides.

Sitôt quelle moccit, je me vois secourir :
Et comme on pense, et croit, des jumeaux Tyndarides,
Ore je meurs pour vivre, or je vis pour mourir.

textes modernisés
[R]

 

En ligne le 08/01/20.
Dernière révision le 24/05/24.