Maclou de LA HAYE (?-?)
Ce petit Dieu m’a mis…
Paris, Étienne Groulleau, 1553.

Ce petit Dieu m’a mis comme la neige au chault,
Comme le blanc au trait, & la cire à la flame,
Comme la nuë au vent, ia tout enroué, Dame,
De vous crier mercy: mais il ne vous en chault.

De voz yeux vient le coup dont mourir il me fault
Contre qui ne vault temps, maille de fer, ny lame,
Tout vient de vous, le feu, le soleil, qui m’enflame,
Et si vous semble ieu, le tourment qui m’assault.

Les pensers, ce sont traitz: vn soleil, le visage,
Desir, feu, dont amour, auec ces armes cy,
M’enferre, m’esblouit, de mon cueur fait rauage,

Et le diuin esprit, la voix, l’accent aussi,
Ce sont les doux tyrans, de mon ame en seruage,
Qui me tirent aux piedz, des doux monts sans mercy.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Ce petit Dieu m’a mis comme la neige au chault,
Comme le blanc au trait, et la cire à la flame,
Comme la nuë au vent, ia tout enroué, Dame,
De vous crier mercy: mais il ne vous en chault.

De voz yeux vient le coup dont mourir il me fault
Contre qui ne vault temps, maille de fer, ny lame,
Tout vient de vous, le feu, le soleil, qui m’enflame,
Et si vous semble ieu, le tourment qui m’assault.

Les pensers, ce sont traitz: vn soleil, le visage,
Desir, feu, dont amour, auec ces armes cy,
M’enferre, m’esblouit, de mon cueur fait rauage,

Et le diuin esprit, la voix, l’accent aussi,
Ce sont les doux tyrans, de mon ame en seruage,
Qui me tirent aux piedz, des doux monts sans mercy.

 

En ligne le 06/11/17.
Dernière révision le 05/05/20.