Étienne DU TRONCHET (?-1585)
Ores que ciel et terre…
Lyon, P. Frellon et A. Cloquemin, 1595.

ORes que ciel et terre et le vent se repose :
Que le chant de l’oiseau se restreint et réfrène,
Que le char étoilé la nuit ne se promène,
Et qu’en son lit la mer sans onde se compose :

Je vois, je pense, j’ards, et qui détruire m’ose
Est toujours devant moi pour objet de ma peine,
La guerre est mon état du deuil et d’ire pleine,
Et d’elle au seul penser j’ai de paix quelque chose.

D’une même fontaine et d’une source vive
Provient cet aigre, doux, duquel je me repais,
Et même main me blesse en laquelle j’amende.

Mais afin que mon mal ne soit joint à la rive,
Cent fois le jour je meurs, et cent fois je renais,
Tant je suis près et loin de ce que je demande.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

ORes que ciel et terre et le vent se repose :
Que le chant de l’oiseau se restreint et réfrène,
Que le char étoilé la nuit ne se promène,
Et qu’en son lit la mer sans onde se compose :

Je vois, je pense, j’ards, et qui détruire m’ose
Est toujours devant moi pour objet de ma peine,
La guerre est mon état du deuil et d’ire pleine,
Et d’elle au seul penser j’ai de paix quelque chose.

D’une même fontaine et d’une source vive
Provient cet aigre, doux, duquel je me repais,
Et même main me blesse en laquelle j’amende.

Mais afin que mon mal ne soit joint à la rive,
Cent fois le jour je meurs, et cent fois je renais,
Tant je suis près et loin de ce que je demande.

 

En ligne le 05/06/21.
Dernière révision le 05/06/21.