Pierre de RONSARD (1524-1585)
En ma douleur…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 68.

En ma douleur, las chétif, je me plais,
Soit quand la nuit les feux du ciel augmente,
Ou quand l’Aurore enjonche d’Amarante
Le jour mêlé d’un long fleurage épais.

D’un joyeux deuil sans faim je me repais :
Et quelque part où seulet je m’absente,
Devant mes yeux je vois toujours présente,
Celle qui cause et ma guerre, et ma paix.

Pour l’aimer trop également j’endure,
Ore un plaisir, ore une peine dure,
Qui d’ordre égal viennent mon cœur saisir :

Et d’un tel miel mon absinthe est si pleine,
Qu’autant me plaît le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

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En ma douleur, las chétif, je me plais,
Soit quand la nuit les feux du ciel augmente,
Ou quand l’Aurore enjonche d’Amarante
Le jour mêlé d’un long fleurage épais.

D’un joyeux deuil sans faim je me repais :
Et quelque part où seulet je m’absente,
Devant mes yeux je vois toujours présente,
Celle qui cause et ma guerre, et ma paix.

Pour l’aimer trop également j’endure,
Ore un plaisir, ore une peine dure,
Qui d’ordre égal viennent mon cœur saisir :

Et d’un tel miel mon absinthe est si pleine,
Qu’autant me plaît le plaisir que la peine,
La peine autant comme fait le plaisir.

 

En ligne le 26/11/14.
Dernière révision le 20/01/22.