Claude EXPILLY (1561-1636)
Tu t’en allais déjà…
Paris, Abel L’Angelier, 1596.

Tu t’en allois desia, nuict à la brune tresse,
Et l’Aube se leuoit parmy le Ciel serein,
Lors que le bon Morphee, dessous vn songe vain,
Vint mettre à mon costé ma cruelle maistresse.

Mon Dieu, que i’estoy plein de ioye & d’allegresse!
Ie luy baisoy les yeux, & la bouche, & le sein,
Puis, à mes chauds desirs ayant lasché le frein,
Hardy ie me vangeoy de sa longue rudesse.

Quels propos se tenoyent à l’heure entre nous deux!
Quels doux embrassemens ! quels baisers sauoureux!
C’estoient les vrais plaisirs qu’Amour en deux assemble.

Je ne connoissoy plus ny crainte, ny desdain,
Mais, ô leger moment ! ie perdy tout soudain
Mon songe, mon plaisir, & ma Maistresse ensemble.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Tu t’en allois desia, nuict à la brune tresse,
Et l’Aube se leuoit parmy le Ciel serein,
Lors que le bon Morphee, dessous vn songe vain,
Vint mettre à mon costé ma cruelle maistresse.

Mon Dieu, que i’estoy plein de ioye & d’allegresse!
Ie luy baisoy les yeux, & la bouche, & le sein,
Puis, à mes chauds desirs ayant lasché le frein,
Hardy ie me vangeoy de sa longue rudesse.

Quels propos se tenoyent à l’heure entre nous deux!
Quels doux embrassemens ! quels baisers sauoureux!
C’estoient les vrais plaisirs qu’Amour en deux assemble.

Je ne connoissoy plus ny crainte, ny desdain,
Mais, ô leger moment ! ie perdy tout soudain
Mon songe, mon plaisir, & ma Maistresse ensemble.

 

En ligne le 03/05/18.
Dernière révision le 18/06/23.