Marc Papillon de LASPHRISE (1555-1599)
Ce riche entendement…
Paris, Jean Gesselin, 1597.

CE riche entendement, ceste aggreable grace,

Ce ieune teinct serain, de l’Aurore emprunté,
Ces deux yeux soleillans, flambeaux de chasteté,
Ce langage doré qui doulcement menace,

Ce poil blond ondoyant, ceste Angelique face,
Ce graue-doux accueil, ceste humble priuauté,
Cest honneste maintien, ceste belle beauté,
Ce grand front yuoirin où tout honneur se place,

Ceste petite bouche entournée d’œillet,
Ce nez assez traitif, ceste gorge de laict,
Ces coutaulx emboutis d’vne fraise pourprine,

Ce bras, ce pied, ce corps qui à Pallas ressemble,
Ce petit mon mignon, que sans voir i’imagine,
Cela me faict languir, mourir, & viure ensemble.

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CE riche entendement, ceſte aggreable grace,

Ce ieune teinct ſerain, de lAurore emprunté,
Ces deux yeux ſoleillans, flambeaux de chaſteté,
Ce langage doré qui doulcement menace,

Ce poil blond ondoyant, ceſte Angelique face,
Ce graue-doux accueil, ceſte humble priuauté,
Ceſt honneſte maintien, ceſte belle beauté,
Ce grand front yuoirin où tout honneur ſe place,

Ceſte petite bouche entournée dœillet,
Ce nez aſſez traitif, cee gorge de laict,
Ces coutaulx emboutis dvne fraiſe pourprine,

Ce bras, ce pied, ce corps qui à Pallas reſſemble,
Ce petit mon mignon, que ſans voir iimagine,
Cela me faict languir, mourir, & viure enſemble.

 

En ligne le 21/09/11.
Dernière révision le 20/10/24.