Jacqueline de MIREMONT (?-?)
Non ce n’est point amour…
Paris, Jean Gesselin, 1602.
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[…] 
Non ce n’est point amour qu’un appétit pourceau,
L’éclat d’un bois pourri n’est pas un clair flambeau,
La fumée est du feu aussi bien que la flamme,
Mais son corps étouffé n’éclaire ni n’enflamme,
De même la fureur de leurs affections
A bien comme l’amour, des vœux, des passions,
Mais l’un tend à l’honneur, l’autre vise à l’ordure,
L’un loge au cœur infect, et l’autre en l’âme pure,
Cestui-ci tout parfait du beau est allumé,
Cestui-là contrefait du laid est difformé,
L’un est enfant du ciel et père du bel ordre,
L’autre est fils de l’erreur créateur du désordre,
L’un met deux cœurs en un vrai mastic d’amitié,
L’autre fait mille parts d’une seule moitié,
Cestui cesse au jouir, l’autre en ce point s’avance
Et possède son heur sitôt qu’est sa naissance,
Car l’amant vertueux qui l’amour saint conçoit
D’esprit, d’oreille et d’œil, comprend, entend, et voit
Les trois seules beautés, si l’esprit beau l’anime
Il suce le savoir, il conserve l’estime
De ce sujet aimé ; s’il est pris à l’accord,
Qu’un fredonnant gosier tout doux nous jette à bord,
Il en jouit alors qu’attaché par l’oreille,
Il savoure à longs traits, l’enchanteuse merveille ;
Si les traits, la couleur, si les dimensions,
D’un corps en tout parfait, forment ses passions,
L’œil qui seul de ce beau reçoit la connaissance,
Seul est capable aussi d’en avoir jouissance.

[…] 

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

[…] 
Non ce nest point amour quun appétit pourceau,
Léclat dun bois pourri nest pas un clair flambeau,
La fumée est du feu aussi bien que la flamme,
Mais son corps étouffé néclaire ni nenflamme,
De même la fureur de leurs affections
A bien comme lamour, des vœux, des passions,
Mais lun tend à lhonneur, lautre vise à lordure,
Lun loge au cœur infect, et lautre en lâme pure,
Cestui-ci tout parfait du beau est allumé,
Cestui-là contrefait du laid est difformé,
Lun est enfant du ciel et père du bel ordre,
Lautre est fils de lerreur créateur du désordre,
Lun met deux cœurs en un vrai mastic damitié,
Lautre fait mille parts dune seule moitié,
Cestui cesse au jouir, lautre en ce point savance
Et possède son heur sitôt quest sa naissance,
Car lamant vertueux qui lamour saint conçoit
Desprit, doreille et dœil, comprend, entend, et voit
Les trois seules beautés, si lesprit beau lanime
Il suce le savoir, il conserve lestime
De ce sujet aimé ; sil est pris à laccord,
Quun fredonnant gosier tout doux nous jette à bord,
Il en jouit alors quattaché par loreille,
Il savoure à longs traits, lenchanteuse merveille ;
Si les traits, la couleur, si les dimensions,
Dun corps en tout parfait, forment ses passions,
Lœil qui seul de ce beau reçoit la connaissance,
Seul est capable aussi den avoir jouissance.

[…] 

 

En ligne le 25/01/25.
Dernière révision le 25/01/25.