Jean de LA JESSÉE (1551-?)
Je te sondais ainsi…
Anvers, Christofle Plantin, 1583.

[…] 
Puis à voir seulement votre serein visage,
Je pense voir Amour qui m’attend au passage,
Non pour teindre en mon sang son homicide trait :
Mais pour me soulager par quelque doux attrait,
Qui d’un signe amoureux me promet, et m’assure,
Que vous reguérirez mon mal, et ma blessure.

Je te sondais ainsi, ne souhaitant qu’ouïr
Ton langage emmiellé, quand pour me réjouir
D’un bel œil, d’un gai front, et d’un mignard sourire,
Qui sa douceur, sa grâce, et sa honte soupire,
Sans art, sans peur, sans feinte, emblant, gagnant, flattant,
Mon cœur, mon sens, mon deuil : tu me dis à l’instant.

Vous me pardonnerez si sans scrupule j’ose
Prendre en jeu familier votre douleur enclose,
Et si ne pardonnant à vos beaux passe-temps,
Je vous colloque au rang des Amis de ce temps :
[…] 

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[…] 
Puis à voir seulement votre serein visage,
Je pense voir Amour qui m’attend au passage,
Non pour teindre en mon sang son homicide trait :
Mais pour me soulager par quelque doux attrait,
Qui d’un signe amoureux me promet, et m’assure,
Que vous reguérirez mon mal, et ma blessure.

Je te sondais ainsi, ne souhaitant qu’ouïr
Ton langage emmiellé, quand pour me réjouir
D’un bel œil, d’un gai front, et d’un mignard sourire,
Qui sa douceur, sa grâce, et sa honte soupire,
Sans art, sans peur, sans feinte, emblant, gagnant, flattant,
Mon cœur, mon sens, mon deuil : tu me dis à l’instant.

Vous me pardonnerez si sans scrupule j’ose
Prendre en jeu familier votre douleur enclose,
Et si ne pardonnant à vos beaux passe-temps,
Je vous colloque au rang des Amis de ce temps :
[…] 

 

En ligne le 23/09/09.
Dernière révision le 10/04/21.