Louise LABÉ (v. 1520-1566)
Ô beaux yeux bruns…
Lyon, Jean de Tournes, 1555.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, II, p. 112.

O beaus yeus bruns, ô regars destournez,
O chaus soupirs, ô larmes espandues,
O noires nuits vainement atendues,
O iours luisans vainement retournez:

O tristes pleins, ô desirs obstinez,
O tems perdu, ô peines despendues,
O mile morts en mile rets tendues,
O pires maus contre moy destinez.

O ris, ô front, cheueus, bras, mains & doits:
O lut pleintif, viole, archet & vois:
Tant de flambeaus pour ardre une femmelle!

De toy me plein, que tant de feus portant,
En tant d’endrois d’iceus mon cœur tatant,
N’en est sur toy volé quelque estincelle.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

 

textes de
L. Labé

»»»

«««

1555

»»»

«««

ana­phore
de « ô »

»»»



texte
moder­nisé



~#~

O beaus yeus bruns, ô regars destournez,
O chaus soupirs, ô larmes espandues,
O noires nuits vainement atendues,
O iours luisans vainement retournez:

O tristes pleins, ô desirs obstinez,
O tems perdu, ô peines despendues,
O mile morts en mile rets tendues,
O pires maus contre moy destinez.

O ris, ô front, cheueus, bras, mains & doits:
O lut pleintif, viole, archet & vois:
Tant de flambeaus pour ardre une femmelle!

De toy me plein, que tant de feus portant,
En tant d’endrois d’iceus mon cœur tatant,
N’en est sur toy volé quelque estincelle.

 

En ligne le 09/10/11.
Dernière révision le 02/07/22.