Pierre de RONSARD (1524-1585)
Le feu jumeau…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 90.

Le feu iumeau de Madame brusloit
Par le rayon de sa flamme diuine,
L’amas pleureux d’vne obscure bruine
Qui de leur iour la lumiere celoit.

Vn bel argent chauldement s’escouloit
Dessus sa ioue, en la gorge iuoyrine,
Au paradis de sa chaste poitrine,
Où l’Archerot ses flesches esmouloit.

De neige tiede estoit sa face pleine,
D’or ses cheueux, ses deux sourciz d’ebéne,
Ses yeulx m’estoyent vn bel astre fatal:

Roses & liz, où la douleur contrainte
Formoit l’accent de sa iuste complainte,
Feu ses souspirs, ses larmes vn crystal.

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Le feu iumeau de Madame brusloit
Par le rayon de sa flamme diuine,
L’amas pleureux d’vne obscure bruine
Qui de leur iour la lumiere celoit.

Vn bel argent chauldement s’escouloit
Dessus sa ioue, en la gorge iuoyrine,
Au paradis de sa chaste poitrine,
Où l’Archerot ses flesches esmouloit.

De neige tiede estoit sa face pleine,
D’or ses cheueux, ses deux sourciz d’ebéne,
Ses yeulx m’estoyent vn bel astre fatal:

Roses & liz, où la douleur contrainte
Formoit l’accent de sa iuste complainte,
Feu ses souspirs, ses larmes vn crystal.

 

En ligne le 10/09/14.
Dernière révision le 11/02/22.