Pierre de RONSARD (1524-1585)
Il faisait chaud…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 84.

Il faisoyt chault, & le somme coulant
Se distilloyt dans mon ame songearde,
Quand l’incertain d’vne idole gaillarde,
Fut doulcement mon dormir affolant.

Panchant soubz moy son bel iuoyre blanc,
Et mitirant sa langue fretillarde,
Me baisotoit d’vne léure mignarde,
Bouche sur bouche & le flanc sus le flanc.

Que de coral, que de liz, que de roses,
Ce me sembloyt, a pleines mains descloses,
Tastay-ie lors entre deux manimentz?

Mon dieu mon dieu de quelle doulce aleine,
De quelle odeur estoyt sa bouche pleine,
De quelz rubiz, & de quelz diamantz !

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Il faiſoyt chault, & le ſomme coulant
Se diſtilloyt dans mon ame ſongearde,
Quand l’incertain d’vne idole gaillarde,
Fut doulcement mon dormir affolant.

Panchant ſoubz moy ſon bel iuoyre blanc,
Et mitirant ſa langue fretillarde,
Me baiſotoit d’vne léure mignarde,
Bouche ſur bouche & le flanc ſus le flanc.

Que de coral, que de liz, que de roſes,
Ce me ſembloyt, a pleines mains deſcloſes,
Taſtay-ie lors entre deux manimentz?

Mon dieu mon dieu de quelle doulce aleine,
De quelle odeur eſtoyt ſa bouche pleine,
De quelz rubiz, & de quelz diamantz !

 

En ligne le 09/10/19.
Dernière révision le 18/03/24.