Pierre de RONSARD (1524-1585)
Tant de couleurs…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 32.

Tant de couleurs le grand arc ne varie
Contre le front du Soleil radieux,
Lorsque Junon, par un temps pluvieux,
Renverse l’eau dont sa mère est nourrie.

Ni Jupiter armant sa main marrie
En tant d’éclairs ne fait rougir les cieux,
Lorsqu’il punit d’un foudre audacieux
Les monts d’Épire, ou l’orgueil de Carie.

Ni le Soleil ne rayonne si beau,
Quand au matin il nous montre un flambeau,
Pur, net, et clair, comme je vis ma Dame

De cent couleurs son visage accoutrer,
Flamber ses yeux, et claire se montrer,
Le premier jour qu’elle ravit mon âme.

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Tant de couleurs le grand arc ne varie
Contre le front du Soleil radieux,
Lorsque Junon, par un temps pluvieux,
Renverse l’eau dont sa mère est nourrie.

Ni Jupiter armant sa main marrie
En tant d’éclairs ne fait rougir les cieux,
Lorsqu’il punit d’un foudre audacieux
Les monts d’Épire, ou l’orgueil de Carie.

Ni le Soleil ne rayonne si beau,
Quand au matin il nous montre un flambeau,
Pur, net, et clair, comme je vis ma Dame

De cent couleurs son visage accoutrer,
Flamber ses yeux, et claire se montrer,
Le premier jour qu’elle ravit mon âme.

 

En ligne le 04/04/18.
Dernière révision le 28/01/24.