Tant
de
couleurs
le grand
arc ne varie
Contre le front
du Soleil
radieux,
Lorsque Junon,
par un temps
pluvieux,
Renverse l’eau
dont sa mère
est nourrie.
Ni
Jupiter
armant sa main
marrie
En tant d’éclairs
ne fait rougir les cieux,
Lorsqu’il punit d’un
foudre
audacieux
Les monts
d’Épire, ou
l’orgueil
de Carie.
Ni le
Soleil
ne rayonne si
beau,
Quand au matin
il nous montre un flambeau
Pur,
net,
et clair,
comme je vis ma Dame
Diversement
son visage
accoutrer,
Flamber ses yeux,
et claire se montrer,
Le premier jour
qu’elle ravit mon
âme.
Tant
de couleurs.) Pour montrer quelle
était la beauté de sa dame, le jour,
qu’elle le ravit, il use de trois
comparaisons : disant,
qu’en l’arc-en-ciel ne se montre point une si
grande, ni si belle variété de
couleurs, comme elle était lors en sa
face : qu’il ne sort point tant
d’éclairs du ciel, quand il tonne, comme lors il
en sortait de ses yeux : que le Soleil au matin
n’apparaît point si clair, comme
sa face était claire.
Contre le front du Soleil
radieux.)
L’arc-en-ciel se fait par une
réverbération des rayons du Soleil. Vois
Aristote au troisième des Météores.
Lorsque Junon.)
Par Junon les poètes n’entendent autre chose que l’air.
Renverse.)
Il dit proprement, renverse, car les vapeurs
desquelles la pluie se fait, sont
premièrement attirées de la terre.
Sa mère.)
La terre, que les poètes nomment mère des dieux
et des hommes.
Lorsqu’il punit.)
Le foudre tombe souvent sur les montagnes, ou sur les
édifices haut élevés. Et semble, que
Jupiter les veuille punir, parce qu’ils approchent trop
près du ciel.
Les monts
d’Épire.)
Acrocéraunes, desquels j’ai parlé devant.
L’orgueil de Carie.)
Le Mausolée, c’est-à-dire le
sépulcre du Roi Mausole, lequel fut si
somptueusement bâti, qu’on le nombre entre
les sept merveilles du monde. Vois Pline au 36e livre.
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[texte modernisé]
[R]
En ligne le
04/04/18.
Dernière révision le 16/01/21.