Olivier de MAGNY (1529-1561)
Autant, mon Ronsard, que de roses…
Paris, Jean Dallier, 1554 [Paris, 1871].

Autant, mon Ronsard, que de roses
Nous sont par l’Aurore décloses,
Au Printemps, lorsque les Zéphyrs
Embaument l’air de leurs soupirs :
Autant qu’aux rayons de la Chienne
Par la campagne Libyenne
On voit en gaillardes forêts
De fruits jaunissants de Cérès :
Autant que l’Automne enfoisonne
De vins à l’Enfant de Thyone,
Et de raisins pour attacher
Aux poutres de quelque plancher :
Autant que de grêle et de pluie
Au cours de l’hiver nous ennuie,
Et qu’on voit de glaçons épars
Sur la terre de toutes parts :
Autant que de vagues s’irritent
Quand les vents sur mer se dépitent,
Et quand le Bouc barbu des cieux
Ramène le temps pluvieux :
Autant qu’au céleste domaine
On voit en la nuit plus sereine
De feux des flambeaux allumés
Darder leurs rais accoutumés :
Autant qu’L’Hermos, fleuve d’Asie mineure qui a pour affluent le Pactole et charrie comme lui de l’orHerme dessous ses ondes
Roule et vire d’arènes blondes :
Autant que Lucrèce en ses vers
Feint d’Atomes en l’univers,
Et que le Baiseur de Véronne
De baiserets veut qu’on lui donne
Alors que sa lyre accordant
Je le vois encor mignardant
Près de la bouche ambrosienne,
De sa pucelle Lesbienne :

Autant, mon divin Vendômois,
Autant de jours, autant de mois,
Autant de saisons retournées
Autant de mil et mil années
Vivront et seront honorés
Ton nom et tes livres dorés.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Autant, mon Ronsard, que de roses
Nous sont par l’Aurore décloses,
Au Printemps, lorsque les Zéphyrs
Embaument l’air de leurs soupirs :
Autant qu’aux rayons de la Chienne
Par la campagne Libyenne
On voit en gaillardes forêts
De fruits jaunissants de Cérès :
Autant que l’Automne enfoisonne
De vins à l’Enfant de Thyone,
Et de raisins pour attacher
Aux poutres de quelque plancher :
Autant que de grêle et de pluie
Au cours de l’hiver nous ennuie,
Et qu’on voit de glaçons épars
Sur la terre de toutes parts :
Autant que de vagues s’irritent
Quand les vents sur mer se dépitent,
Et quand le Bouc barbu des cieux
Ramène le temps pluvieux :
Autant qu’au céleste domaine
On voit en la nuit plus sereine
De feux des flambeaux allumés
Darder leurs rais accoutumés :
Autant qu’L’Hermos, fleuve d’Asie mineure qui a pour affluent le Pactole et charrie comme lui de l’orHerme dessous ses ondes
Roule et vire d’arènes blondes :
Autant que Lucrèce en ses vers
Feint d’Atomes en l’univers,
Et que le Baiseur de Véronne
De baiserets veut qu’on lui donne
Alors que sa lyre accordant
Je le vois encor mignardant
Près de la bouche ambrosienne,
De sa pucelle Lesbienne :

Autant, mon divin Vendômois,
Autant de jours, autant de mois,
Autant de saisons retournées
Autant de mil et mil années
Vivront et seront honorés
Ton nom et tes livres dorés.

 

En ligne le 30/03/22.
Dernière révision le 28/01/24.