Jacques TAHUREAU (1527-1555)
Cet œil friand…
Paris, Nicolas Chesneau, 1574 (Poitiers, 1554).

Cet œil friant qui folatre se rouë,
Errant lassif d’vn regard mi-ouuert,
Cet œil duquel maint amant est ouuert
Iusques au cueur, ou le Cyprin se iouë :

Ce vermeillon & de leure & de iouë :
Ce chef tant beau, d’or blondissant couuert :
Ce vif esprit ou tout le mien se pert,
Cette rigueur ou mon ame s’en iouë :

Ce maniment de membres ondoyant,
Ce pied dispost au bal s’ebanoyant,
Ce gay soupir qui ma raison enchante,

Priuent mes sens de toute guarison :
M’est donq ainsi l’antidote poison,
Et le venin nourriture alléchante ?

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Cet œil friant qui folatre ſe rouë,
Errant laßif dvn regard mi-ouuert,
Cet œil duquel maint amant eſt ouuert
Iuſques au cueur, ou le Cyprin ſe iouë :

Ce vermeillon & de leure & de iouë :
Ce chef tant beau, dor blondißant couuert :
Ce vif eſprit ou tout le mien ſe pert,
Cette rigueur ou mon ame sen iouë :

Ce maniment de membres ondoyant,
Ce pied diſpoſt au bal sebanoyant,
Ce gay ſoupir qui ma raiſon enchante,

Priuent mes ſens de toute guariſon :
Meſt donq ainſi lantidote poiſon,
Et le venin nourriture alléchante ?

 

Version de 1870 en ligne le 02/09/22,
remplacée par celle de 1574 le 01/10/25.
Dernière révision le 01/10/25.