Olivier de MAGNY (1529-1561)
Vive qui vivre peut…
Paris, Vincent Sertenas, 1557.
ouvrir sur Gallica : sonnet CXIV, f° 38v°.

Vive qui vivre peut content allègrement,
Car je ne vis, PASCHAL, qu’en état misérable :
Goûte qui peut goûter un plaisir agréable,
Car je ne goûte rien que tristesse et tourment.

Sente qui peut sentir son heur abondamment,
Car je ne sens plus rien qu’un malheur effroyable :
Prenne qui prendre peut du repos amiable,
Car je n’ai que travail et peine incessamment.

Paisse qui paître peut son penser d’espérance,
Car je ne pais le mien que de dure souffrance,
De soupirs et de pleurs, d’ennuis et de douleur.

N’ai-je donc pas raison, mon PASCHAL, si je pleure,
Et si je blâme ainsi le ciel de mon malheur ?
Mais ainsi va celui qui naît en la male-heure.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Vive qui vivre peut content allègrement,
Car je ne vis, PASCHAL, qu’en état misérable :
Goûte qui peut goûter un plaisir agréable,
Car je ne goûte rien que tristesse et tourment.

Sente qui peut sentir son heur abondamment,
Car je ne sens plus rien qu’un malheur effroyable :
Prenne qui prendre peut du repos amiable,
Car je n’ai que travail et peine incessamment.

Paisse qui paître peut son penser d’espérance,
Car je ne pais le mien que de dure souffrance,
De soupirs et de pleurs, d’ennuis et de douleur.

N’ai-je donc pas raison, mon PASCHAL, si je pleure,
Et si je blâme ainsi le ciel de mon malheur ?
Mais ainsi va celui qui naît en la male-heure.

 

En ligne le 19/07/18.
Dernière révision le 26/01/22.