Marin LE SAULX (?-?)
Si quelqu’un peut nombrer…
Londres, Thomas Vautrolier, 1577.
ouvrir sur Gallica : sonnet 147, p. 113.

SI quelqu’vn peut nombrer de la mer orgueilleuse
Tout le sable mouuant en ses gouffres hideux,
Et remarquer du doy ce centre merueilleux,
Sur qui tourne du ciel la plage lumineuse.

Si quelqu’vn peut nombrer ceste troupe nombreuse
De feux estincellans dans la voute des cieux,
Si quelqu’vn peut du bras sonder l’abysme creux,
Et mesurer le long de la terre poudreuse,

Cestuy-là peut nombrer de mon espoux les iours,
Cestuy-là peut nombrer de ses ans tout le cours,
Cestuy-là peut nombrer l’infiny de ses graces:

Cestuy-là peut sonder l’abysme de son cœur,
Et la force allentir de son bras belliqueur,
Qui descouure aux humains du ciel vouté les traces.

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SI quelqu’vn peut nombrer de la mer orgueilleuſe
Tout le ſable mouuant en ſes gouffres hideux,
Et remarquer du doy ce centre merueilleux,
Sur qui tourne du ciel la plage lumineuſe.

Si quelqu’vn peut nombrer ceſte troupe nombreuſe
De feux eſtincellans dans la voute des cieux,
Si quelqu’vn peut du bras ſonder l’abyſme creux,
Et meſurer le long de la terre poudreuſe,

Ceſtuy-là peut nombrer de mon eſpoux les iours,
Ceſtuy-là peut nombrer de ſes ans tout le cours,
Ceſtuy-là peut nombrer l’infiny de ſes graces:

Ceſtuy-là peut ſonder l’abyſme de ſon cœur,
Et la force allentir de ſon bras belliqueur,
Qui deſcouure aux humains du ciel vouté les traces.

 

En ligne le 07/12/04.
Dernière révision le 25/02/24.