Clovis HESTEAU (?-?)
Ta vertu, ta bonté…
Paris, Abel L’Angelier, 1578.

Ta vertu, ta bonté, et ta rare valeur,
M’ont tellement charmé les yeux, les sens, et l’âme :
Qu’il n’y a trait, lien, ni amoureuse flamme,
Qui plus blesse, garrotte, et embrase autre cœur.

C’est le fer, le cordeau, et l’ardent feu vainqueur,
Qui me point, qui me tient, qui vivement m’enflamme :
C’est l’onguent, le couteau, et l’eau que je réclame,
Pour guérir, délier, et dompter mon ardeur.

Voilà cette unité qui (soudain t’ayant vue)
Entama, prit, brûla, ma pauvre âme déçue :
Mais la voix, le poil, l’œil qu’il me faut adorer,

C’est le trait, c’est le rets, c’est la vive étincelle,
Qui me point, prend, et brûle en t’aimant ma rebelle,
L’onguent, le glaive, et l’eau, qui me peut restaurer.

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Ta vertu, ta bonté, et ta rare valeur,
Mont tellement charmé les yeux, les sens, et lâme :
Quil ny a trait, lien, ni amoureuse flamme,
Qui plus blesse, garrotte, et embrase autre cœur.

Cest le fer, le cordeau, et lardent feu vainqueur,
Qui me point, qui me tient, qui vivement menflamme :
Cest longuent, le couteau, et leau que je réclame,
Pour guérir, délier, et dompter mon ardeur.

Voilà cette unité qui (soudain tayant vue)
Entama, prit, brûla, ma pauvre âme déçue :
Mais la voix, le poil, lœil quil me faut adorer,

Cest le trait, cest le rets, cest la vive étincelle,
Qui me point, prend, et brûle en taimant ma rebelle,
Longuent, le glaive, et leau, qui me peut restaurer.

 

En ligne le 14/06/08.
Dernière révision le 29/05/24.