Simon GOULART (1543-1628)
Comme un sot étonné…

Comme un sot étonné regarde la rivière
Floflotant sans repos, et pour outre passer
Attend que l’eau roulant veuille son cours cesser,
Ou, pour chérir ses pas, reculer en arrière.

Mais toujours elle fuit. Cependant la lumière
Vole au loin de ses yeux. La nuit le vient presser,
La faim gêne son ventre, et pour bien s’adresser,
Sans guide et sans chemin il demeure derrière.

Ainsi dans moi ravi, je contemple les flots
De la mer de ce monde : et sans prendre la voie
Qui au ciel me conduit, je m’arrête à ses bords.

Tandis la nuit m’enclot. Mais Christ qui me convoie
Ès ténèbres de mort, m’éclaire et m’accompagne,
Faisant que port heureux, et bon logis je gagne.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Comme un sot étonné regarde la rivière
Floflotant sans repos, et pour outre passer
Attend que leau roulant veuille son cours cesser,
Ou, pour chérir ses pas, reculer en arrière.

Mais toujours elle fuit. Cependant la lumière
Vole au loin de ses yeux. La nuit le vient presser,
La faim gêne son ventre, et pour bien sadresser,
Sans guide et sans chemin il demeure derrière.

Ainsi dans moi ravi, je contemple les flots
De la mer de ce monde : et sans prendre la voie
Qui au ciel me conduit, je marrête à ses bords.

Tandis la nuit menclot. Mais Christ qui me convoie
Ès ténèbres de mort, méclaire et maccompagne,
Faisant que port heureux, et bon logis je gagne.

 

En ligne le 30/09/25.
Dernière révision le 30/09/25.