Jacques TAHUREAU (1527-1555)
Cet œil friand…
Poitiers, Marnef et Bouchet, 1554 [Paris, 1870].
ouvrir sur Gallica : Sonnets, LXIV, pp. 70-71.

Cet œil friand qui folâtre se roue,
Errant lascif d’un regard mi-ouvert,
Cet œil duquel maint amant est ouvert
Jusques au cœur, où le Cyprin se joue :

Ce vermillon et de lèvre et de joue :
Ce chef tant beau, d’or blondissant couvert :
Ce vif esprit où tout le mien se perd,
Cette rigueur où mon âme s’enjoue :

Ce maniement de membres ondoyants,
Ce pied dispos au bal s’ébanoyant,
Ce gai soupir qui ma raison enchante,

Privent mes sens de toute guérison :
M’est donc ainsi l’antidote poison,
Et le venin nourriture alléchante ?

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Cet œil friand qui folâtre se roue,
Errant lascif d’un regard mi-ouvert,
Cet œil duquel maint amant est ouvert
Jusques au cœur, où le Cyprin se joue :

Ce vermillon et de lèvre et de joue :
Ce chef tant beau, d’or blondissant couvert :
Ce vif esprit où tout le mien se perd,
Cette rigueur où mon âme s’enjoue :

Ce maniement de membres ondoyants,
Ce pied dispos au bal s’ébanoyant,
Ce gai soupir qui ma raison enchante,

Privent mes sens de toute guérison :
M’est donc ainsi l’antidote poison,
Et le venin nourriture alléchante ?

 

En ligne le 02/09/22.
Dernière révision le 02/09/22.