Olivier de MAGNY (1529-1561)
Toujours la peste aux Grecs…
Paris, Vincent Sertenas, 1557.
ouvrir sur Gallica : sonnet VIII, f° 5r°.

Toujours la peste aux Grecs ne décoche Apollon,
Quelquefois il s’ébat à sonner de la lyre,
Quelquefois sur la mer bon vent a le navire
Et toujours ne court pas un orage félon,

Toujours l’honneur des champs ne dépouille Aquilon,
Quelquefois un printemps nous ramène Zéphire,
Toujours ne tonne pas aux montagnes d’Épire,
Et quelquefois le ciel est sans nul tourbillon.

Les deux frères jumeaux l’un après l’autre vivent,
Et les saisons de l’an par ordre s’entresuivent
Comme le clair jour suit la ténébreuse nuit :

Bref toute chose au monde ou se change ou se passe,
Si ce n’est le malheur qu’un Rousseau me pourchasse
Qui toujours sans repos me tourmente et me suit.

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Toujours la peste aux Grecs ne décoche Apollon,
Quelquefois il s’ébat à sonner de la lyre,
Quelquefois sur la mer bon vent a le navire
Et toujours ne court pas un orage félon,

Toujours l’honneur des champs ne dépouille Aquilon,
Quelquefois un printemps nous ramène Zéphire,
Toujours ne tonne pas aux montagnes d’Épire,
Et quelquefois le ciel est sans nul tourbillon.

Les deux frères jumeaux l’un après l’autre vivent,
Et les saisons de l’an par ordre s’entresuivent
Comme le clair jour suit la ténébreuse nuit :

Bref toute chose au monde ou se change ou se passe,
Si ce n’est le malheur qu’un Rousseau me pourchasse
Qui toujours sans repos me tourmente et me suit.

 

En ligne le 14/07/08.
Dernière révision le 06/01/22.