À sa Sainte.
Si tu veux le compte savoir
Des baisers
que je veux avoir,
Il te faudra prendre la
peine,
De nombrer grain à grain
l’arène,
Que l’eau
cache entre les Gaulois
Belgiques, et les
froids
Anglais.
Il te faut assommer le nombre
Des feux,
honneur
de la Nuit
sombre,
Et de ces
petits
corps,
qui ont
Animé les choses qui sont :
Non pas des
abeilles
Attiques,
Mais de tant de
grâces
pudiques
Qui sont l’arrière et avant-garde
De ta
douce
beauté,
qui darde
Tant de pointes
en mon souci
Qu’il te faudra compter aussi.
Une
plus
chaste
ardeur
me brûle
Que l’affection
de Catulle,
Qui pouvait son feu
apaiser
D’autre chose que le
baiser :
Moi qui n’ose autre
fruit
attendre,
J’en veux aussi plus que lui prendre,
Que Martial,
que Jean Second :
Cette lèvre
encor me semond
En son teint
de corail
naïf,
D’en demander plus que
Baïf :
Et que Ronsard,
faisant le tendre,
N’en impètre de sa
Cassandre.
Riche excellent n’est pas celui
Qui trouve aussi riche que lui.
À sa Sainte.
Si tu veux le compte savoir
Des baisers
que je veux avoir,
Il te faudra prendre la
peine,
De nombrer grain à grain
l’arène,
Que l’eau
cache entre les Gaulois
Belgiques, et les
froids
Anglais.
Il te faut assommer le nombre
Des feux,
honneur
de la Nuit
sombre,
Et de ces
petits
corps,
qui ont
Animé les choses qui sont :
Non pas des
abeilles
Attiques,
Mais de tant de
grâces
pudiques
Qui sont l’arrière et avant-garde
De ta
douce
beauté,
qui darde
Tant de pointes
en mon souci
Qu’il te faudra compter aussi.
Une
plus
chaste
ardeur
me brûle
Que l’affection
de Catulle,
Qui pouvait son feu
apaiser
D’autre chose que le
baiser :
Moi qui n’ose autre
fruit
attendre,
J’en veux aussi plus que lui prendre,
Que Martial,
que Jean Second :
Cette lèvre
encor me semond
En son teint
de corail
naïf,
D’en demander plus que
Baïf :
Et que Ronsard,
faisant le tendre,
N’en impètre de sa
Cassandre.
Riche excellent n’est pas celui
Qui trouve aussi riche que lui.
En ligne le
13/06/22.
Dernière révision le 13/06/22.