Pierre de RONSARD (1524-1585)
Par un destin…
Paris, veuve Maurice de La Porte, 1552.
ouvrir sur Gallica : Sonnets, p. 13.

Par vn destin dedans mon cuœur demeure,
L’œil, & la main, & le crin delié,
Qui m’ont si fort, bruslé, serré, lié,
Qu’ars, prins, lassé, par eulx fault que ie meure.

Le feu, la serre, & le ret à toute heure,
Ardant, pressant, nouant mon amitié,
Occise aux piedz de ma fiere moitié
Font par sa mort ma vie estre meilleure.

Oeil, main, & crin, qui flammez & gennez,
Et r’enlassez mon cuœur que vous tenez
Au labyrint de vostre crespe voye.

Hé que ne suis ie Ouide bien disant !
Oeil tu seroys vn bel Astre luisant,
Main vn beau lis, crin vn beau ret de soye.

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Par vn deſtin dedans mon cuœur demeure,
L’œil, & la main, & le crin delié,
Qui m’ont ſi fort, bruſlé, ſerré, lié,
Qu’ars, prĩs, laßé, par eulx fault q̃ ie meure.

Le feu, la ſerre, & le ret à toute heure,
Ardant, preßant, nouant mon amitié,
Occiſe aux piedz de ma fiere moitié
Font par ſa mort ma vie estre meilleure.

Oeil, main, & crin, qui flammez & gennez,
Et r’enlaßez mon cuœur que vous tenez
Au labyrint de vostre creſpe voye.

Hé que ne ſuis ie Ouide bien diſant !
Oeil tu ſeroys vn bel Aſtre luiſant,
Main vn beau lis, crin vn beau ret de ſoye.

 

Version de 1553 en ligne le 01/01/05,
remplacée par celle de 1552 le 24/02/13.
Dernière révision le 24/03/24.