Clément MAROT (1496-1544)
Des plus beaux yeux…
Paris, Gilles Corrozet, 1539 ?

Des plus beaux yeux, et du plus clair visage
Qui oncques fut, et des beaux cheveux longs,
Qui faisaient l’or et le soleil moins blonds,
Du plus doux ris, et du plus doux langage,

Des bras et mains qui eussent en servage
Sans se bouger mené les plus félons,
De celle qui du chef jusqu’aux talons
Semblait divin, plus qu’humain personnage,

Je prenais vie. Or d’elle se consolent
Le roi céleste, et ses courriers qui volent,
Me laissant nu, aveugle en ce bas être :

Un seul confort attendant à mon deuil,
C’est que là-haut, elle qui sait mon veuil
M’impètrera qu’avec elle puisse être.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

Des plus beaux yeux, et du plus clair visage
Qui oncques fut, et des beaux cheveux longs,
Qui faisaient l’or et le soleil moins blonds,
Du plus doux ris, et du plus doux langage,

Des bras et mains qui eussent en servage
Sans se bouger mené les plus félons,
De celle qui du chef jusqu’aux talons
Semblait divin, plus qu’humain personnage,

Je prenais vie. Or d’elle se consolent
Le roi céleste, et ses courriers qui volent,
Me laissant nu, aveugle en ce bas être :

Un seul confort attendant à mon deuil,
C’est que là-haut, elle qui sait mon veuil
M’impètrera qu’avec elle puisse être.

 

En ligne le 12/03/22.
Dernière révision le 24/03/24.