Clément MAROT
(1496-1544)
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Puisque le feu loge secrètement

Dedans la neige

 

 
L’abbé GOUJET, 1747
 

CLÉMENT MAROT.

Jean Marot reti­ré à Cahors, s’y était marié étant déjà dans un âge avan­cé.[1] Il n’eut qu’un fils de son mariage. Ce fut le célèbre Clé­ment Marot. Il naquit en 1595 et fut ame­né à Paris à l’âge de dix ans. Son père eut soin de cul­ti­ver les talents qu’il lui recon­nut pour la poé­sie, et ne négli­gea point de lui faire apprendre la langue Latine. Mais il fit ses pre­mières études avec peu de suc­cès, et Clé­ment en rejette la faute sur ses maîtres. En effet, dit-il dans son Épître quarante-troisième,

En effet c’étaient de grands bêtes
Que les Régents du temps jadis,
Jamais je n’entre en Paradis
S’ils ne m’ont perdu ma jeunesse.

Il y avait cepen­dant alors des Pro­fesseurs très-habiles, et qui ont for­mé d’illustres dis­ciples, et je serais ten­té de croire que Marot a trop légè­re­ment accu­sé ses maîtres de ce dont il était seul cou­pable. Né avec le talent de la poé­sie, et un pen­chant trop vio­lent et trop faci­le­ment écou­té pour la pas­sion de l’amour, était-il sur­pre­nant que l’étude fût peu ca­pable de se l’at­ta­cher ?

Son père qui ne pou­vait lui lais­ser d’autre bien que l’édu­ca­tion, crut qu’il tra­vail­le­rait uti­le­ment pour la for­tune de ce fils unique en le met­tant chez un Pra­ti­cien. On vit donc l’élève de Clio assis dans un Bu­reau de chi­cane. Cet état ne tar­da pas à lui dé­plaire, et l’on tâ­cha en vain de le lui faire goû­ter. On ne fait ja­mais bien ce que l’on fait mal­gré soi. Clé­ment entraî­né par le dé­mon de la poé­sie et par l’amour du plai­sir, pré­fé­ra l’un et l’autre à l’étude des lois ; et il fal­lut en­fin y renon­cer.

[…]

L’abbé GOUJET,
Biblio­thèque fran­çaise,
ou His­toire de la Litté­ra­ture fran­çaise,
tome XI, 1747, pp. 37-**
[Gallica, NUMM-50654_PDF_86_**]
(texte modernisé).


________

Notes

[1] La « vie » de Clément Marot suc­cède, au début du onzième tome de la Biblio­thèque de l’abbé Goujet, à celles de son père Jean Marot.





Liens

Étude

* On peut lire, de Daniel Martin, Clément Marot : nouveaux horizons de la poésie et du poète à la Renais­sance, étude parue en 2004 dans le n° 59 du Bul­le­tin de l’Asso­cia­tions d’étude sur l’Hu­ma­nisme, la Réforme et la Renais­sance, publiée sur Per­sée, por­tail de publi­ca­tion élec­tro­nique de revues scien­ti­fiques en sciences humaines et sociales.

Liens valides au 26/04/20.


 


En ligne le 29/05/11.
Dernière révision le 24/03/24.