Marc Claude de BUTTET (v. 1530-1586)
On ne voit point…
Lyon, Benoît Rigaud, 1575.
ouvrir sur Gallica : L’Amalthée, sonnet 42, p. 31.

On ne voit point par la voûte du ciel
Tant, tant, et tant, luire, et trembler d’étoiles,
L’azur marin tant n’a de blanches voiles,
De peintes fleurs tant n’a la mouche à miel,

Tant n’est encor d’aluine, et de fiel,
Tant les buissons n’ont de pointes rebelles,
Que mon esprit a d’atteintes cruelles,
En corps terrestre hôte célestiel,

Tant de beaux fruits ne font rire l’Automne,
L’été cuisant tant d’épis ne moissonne,
Tant de longs jours n’ont travaillé l’aisseulessieu, axe de la terre,

Que j’ai de maux, de travaux, et d’encombre,
Que de beautés un innombrable nombre
Vient m’assaillir, las et je suis tout seul.

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On ne voit point par la voûte du ciel
Tant, tant, et tant, luire, et trembler détoiles,
Lazur marin tant na de blanches voiles,
De peintes fleurs tant na la mouche à miel,

Tant nest encor daluine, et de fiel,
Tant les buissons nont de pointes rebelles,
Que mon esprit a datteintes cruelles,
En corps terrestre hôte célestiel,

Tant de beaux fruits ne font rire lAutomne,
Lété cuisant tant dépis ne moissonne,
Tant de longs jours nont travaillé laisseulessieu, axe de la terre,

Que jai de maux, de travaux, et dencombre,
Que de beautés un innombrable nombre
Vient massaillir, las et je suis tout seul.

 

En ligne le 13/03/20.
Dernière révision le 06/12/25.