André MAGE de FIEFMELIN (c. 1561-c. 1620)
La neige n’est toujours…
Poitiers, Jean de Marnef, 1601.

LA neige n’est tousiours sur le chef des montagnes,
La gresle sans cesser ne fracasse les toicts,
La foudre n’atteinct pas tousiours l’hostel des Rois,
L’eau ne couure en tout temps la face des campagnes.

Mais comme le Soleil des Indes aux Hespagnes,
Puis de l’Hespagne, à l’Inde, & la mere des mois
Vont & viennent par rang, ne luisans à la fois,
La Prime suit la Brumel’hiver, & vont comme compagnes.

Le mal n’accourt en gresle ainsi l’homme assaillir,
Comme neige l’ennuy ne fait son front pallir,
Et l’eau d’angoisse à mort ne le noye sans cesse.

Mais comme toute chose, a son temps, en saison
Bien nous vient apres mal. Tout ainsi par raison
Apres mon iuste dueil vient ma saincte liesse.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

LA neige neſt touſiours ſur le chef des montagnes,
La greſle ſans ceſſer ne fracaſſe les toicts,
La foudre natteinct pas touſiours lhoel des Rois,
Leau ne couure en tout temps la face des campagnes.

Mais comme le Soleil des Indes aux Heſpagnes,
Puis de lHeſpagne, à lInde, & la mere des mois
Vont & viennent par rang, ne luiſans à la fois,
La Prime ſuit la Brumel’hiver, & vont comme compagnes.

Le mal naccourt en greſle ainſi lhomme aſſaillir,
Comme neige lennuy ne fait ſon front pallir,
Et leau dangoiſſe à mort ne le noye ſans ceſſe.

Mais comme toute choſe, a ſon temps, en ſaiſon
Bien nous vient apres mal. Tout ainſi par raiſon
Apres mon iuſte dueil vient ma ſaincte lieſſe.

 

En ligne le 14/09/23.
Dernière révision le 05/05/24.