Vasquin PHILIEUL (1522-?)
Ores se tait le ciel… (Canz., 164)
Avignon, B. Bonhomme, 1555 (Paris, 1548).

Ores se taist le ciel, & tout le monde,
Feres, oiseaulx le doulx sommeil refreine,
Ores la nuict son uouté char pourmeine,
Et dans son lict se dort la mer sans onde.

Mais plus en moy ores tout dueil abonde,
Et en esprit ie uoy ma souueraine,
De tous ennuis est ma pensée pleine,
S’il n’est quand elle en la belle se fonde.

Ainsi l’amer uient de la source mesme,
Que faict le doulx, & par mesme raison
Tout d’une main i’ay playe & guerison.

Et en souffrant tousiours martire extreme,
Ie meurs le iour & renais mille fois,
Quand si loingtain de mon bien ie me uois.

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Ores ſe taiſt le ciel, & tout le monde,
Feres, oiſeaulx le doulx ſommeil refreine,
Ores la nuict ſon uouté char pourmeine,
Et dans ſon lict ſe dort la mer ſans onde.

Mais plus en moy ores tout dueil abonde,
Et en eſprit ie uoy ma ſouueraine,
De tous ennuis eſt ma penſée pleine,
S’il neſt quand elle en la belle ſe fonde.

Ainſi lamer uient de la ſource meſme,
Que faict le doulx, & par meſme raiſon
Tout dune main iay playe & gueriſon.

Et en ſouffrant touſiours martire extreme,
Ie meurs le iour & renais mille fois,
Quand ſi loingtain de mon bien ie me uois.

 

En ligne le 13/01/23.
Dernière révision le 07/02/25.